Vingt-trois candidats sollicitent les voix de 61,5 millions de Nigérians à la présidentielle de samedi prochain pour élire le successeur du d'Olusegun Obasanjo, au pouvoir depuis 1999. Cinquante partis politiques ont officiellement été enregistrés, et 120 000 bureaux de vote installés. Outre le président, les électeurs doivent élire 360 députés et 109 sénateurs au niveau fédéral. Le grand favori : Umaru Yar'adua, candidat du parti Démocratique du peuple (PDP) et gouverneur de l'Etat de Katsina (Nord). Ce discret gouverneur de 56 ans a été imposé par le président Obasanjo à tous les barons du PDP lors des primaires de décembre dernier. Le grand rival : le général Mohuammadu Buhari, originaire du même Etat que le protégé d'Obasanjo. Candidat de l'Anpp (All Nigerian People Party), il est le seul à pouvoir contester le succhs annoncé de Yar'Adua. Auteur d'un coup d'Etat, le général Buhari avait dirigé le pays de fin 1983 à 1985, avant d'être renversé par le général Ibrahim Babangida, un moment tenté lui aussi, par la présidentielle. Le vice-président actuel, Atiku Abubakar, a in extremis pu se présenter : d'abord disqualifié par la commission électorale pour corruption présumée, «Atiku» s'est battu pied à pied en justice et a fini par être autorisé à concourir. Obasanjo, avec lequel il est en lutte ouverte, avait pourtant juré de tout faire pour l'empêcher de lui succéder.