Seize ONG, parmi lesquelles Oxford International, le CCFD-Terre solidaire et Amnesty International France, accusent la communauté internationale d'avoir « trahi » les habitants de la bande de Ghaza en se montrant incapable de mettre fin au blocus israélien pour permettre l'entrée d'aide à la reconstruction. Elles rappellent que plus de 2,8 milliards d'euros d'aides avaient été annoncées en faveur du territoire après l'agression israélienne. « Seule une faible partie des sommes engagées ont été dépensées. Les biens et équipements destinés à la reconstruction croupissent dans des entrepôts en dehors de Ghaza et la région est toujours en ruines (...). Seuls quarante et un chargements de matériaux de construction ont été autorisés à entrer depuis, alors qu'il en faudrait des milliers », indiquent-elles dans un communiqué paru hier. Les 16 ONG terminent par un « appel à l'action », notamment à destination de l'Union européenne, pour obtenir la levée du blocus. Le comité organisateur de la Marche de la Liberté pour Ghaza est déterminé à le faire à l'occasion de l'anniversaire de l'agression malgré le refus du ministère égyptien des Affaires étrangères assurant que la frontière de Rafah serait fermée au cours des semaines à venir pour faire face aux « tensions grandissantes ». Les organisateurs de la Marche ont répondu qu'il y a toujours des tensions à la frontière à cause du siège de Ghaza et que, si des risques existent, ils sont prêts à les prendre. Ils ont jugé trop tard le changement du plan d'action des 1360 délégués venant de plus de 42 pays. Certains se sont déjà rendus au Caire. D'autres sont attendus dans les jours qui viennent. « Nous ne modifierons pas notre travail et nos plans. Nous avons décidé de briser le siège de Ghaza et de marcher à Ghaza le 31 décembre contre le blocus international. Nous continuerons le voyage (…) à cause de l'incroyable crise humanitaire à Ghaza, provoquée par l'attaque israélienne d'il y a un an, et par le siège international contre Ghaza. Nous nous sentons moralement obliger de poursuivre notre mission et d'attirer encore davantage l'attention internationale sur le terrible sort des 1,5 million de personnes emprisonnées à Ghaza », ont-ils souligné. Les humanitaires ont notamment appelé tous ceux qui les soutiennent à téléphoner, faxer et envoyer des courriels aux ambassades et missions égyptiennes partout dans le monde pour faire pression sur le gouvernement égyptien afin qu'il laisse entrer la délégation internationale dans la bande et qu'il laisse agir la Marche de la Liberté. En Suisse, 37 organisations et partis politiques ont choisis de faire pression sur leur gouvernement. Ils lui ont demandé, hier, d'agir pour la levée du blocus de Ghaza et pour l'application de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles, en temps de guerre, qui interdit les punitions collectives. Ces organisations ont annoncé, à l'occasion, que les manifestations de commémoration et de solidarité débuteront le 27 décembre 2009 avec des commémorations sur la Place des Nations à Genève et sur la Place fédérale à Berne. À Ghaza, les habitants s'inquiètent de plus en plus au sujet de la construction d'une barrière souterraine du côté égyptien. Plusieurs centaines ont manifesté lundi soir près de la frontière palestino-égyptienne.