M. Abdelkader Hadjar, ambassadeur d'Algérie accrédité en Egypte, a confirmé ce jeudi la tentative de son assassinat par 5 individus égyptiens qui se sont infiltrés à l'intérieur de la résidence de l'ambassade à 4 heures du matin. Bilan : 35 blessés dont 11 officiers égyptiens. Ils sont venus à bord d'un bateau de pêche, a-t-il déclaré à la presse en marge de la conférence de presse animée par M. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN au terme des travaux du conseil national. Il était en compagnie, dira-t-il, de M. Tayeb Belaiz, ministre de la Justice garde des Sceaux. Hadjar tient à préciser qu'il est en Algérie seulement pour quelques jours de congé et qu'il n'a pas quitté son poste. «La maison est dotée de plusieurs caméras. Ce qui nous a permis d'alerter les services de sécurité égyptiens», raconte-t-il en affirmant qu'il croit savoir que les 5 individus auraient été arrêtés. « Reste à confirmer », ironise-t-il. Pour ce qui est du sort des étudiants ayant manifesté le vœu de rejoindre le pays, l'ambassadeur indique qu'il avait recommandé à tous les ressortissants de décider librement. Revenir « volontairement » mais pas sur décision d'expulsion collective, tient-il à préciser en faisant savoir que l'ambassade qu'il représente avait assumé tous les frais des billets pour ceux qui ont rejoint le pays. Hadjar certifie, par ailleurs, que les harcèlements ont diminué les dernières 48 heures, puisque la cellule mise en place à cet effet au niveau de l'ambassade n'a enregistré aucune plainte, avant d'indiquer qu'il transmet des rapports quotidiens au département des Affaires étrangères et au président de la République. «L'évaluation ultime reviendra au chef de l'Etat », tranche-t-il. Au titre des tentatives de réconciliation entre les deux pays, Hadjar fait savoir que M. Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe l'avait effectivement contacté pour lui demander de venir en Algérie pour tenter de calmer la tension entre les deux Etats. Hadjar a répondu négativement en argumentant que « le problème se trouve en Egypte pas en Algérie, puisque c'est l'Egypte qui a convoqué son ambassadeur et non pas l'Algérie. Les supporters ont été agressés en Egypte et non en Algérie. Il faut que la question reste dans un cadre bilatéral pour ne pas internationaliser l'affaire, étant donné que les contacts n'ont pas été rompus entre les deux diplomaties ». « Nous avons déposé plainte auprès des AE. Au total, 31 supporters ont été blessés en plus des 51 personnes devant l'ambassade. A cela s'ajoutent les trois joueurs qui étaient à bord du bus. Les Egyptiens, quant à eux, indique-t-il, n'ont pas fait connaître le nombre de leurs blessés. Cependant, les dédommagements réclamés concernent les incidents qui se sont déroulés ici en Algérie concernant le saccage d'Egypte Air entre autres firmes égyptiennes, déclare-t-il. Dans le même contexte, Hadjar a démenti encore une fois qu'aucun décès n'a été enregistré dans le cadre de cette dispute footballistique. Mettant de côté sa casquette de diplomate, Hadjar indique que Alaa Moubarak est celui qui a le plus haussé le ton en qualifiant les Algériens de criminels. « Il a dit je m'exprime en tant que simple citoyen pas en tant que fils du président. J'ai répondu, je ne réponds pas à un simple citoyen en ma qualité d'ambassadeur », fait savoir Hadjar. HADJAR NE VEUT PAS DU POSTE DE SG DU FLN «Je ne veux pas de ce poste. C'est une conviction personnelle. J'ai un caractère de rebelle et je ne peux pas être géré par des textes ». Et d'enchaîner : « J'ai mené un mouvement de redressement au sein du Front. Vous le savez. A l'époque, il y avait beaucoup de chita, j'étais contre. Je pouvais occuper ce poste mais j'ai choisi Belkhadem et avant Boualam Benhamouda ».