Le convoi humanitaire "Vive la Palestine III", composé de 210 véhicules et transportant de l'aide pour la population de Ghaza assiégée, a quitté, hier, la ville jordanienne d'Aqaba (325 km au sud d'Amman) à destination du port syrien de Lattaquié d'où la caravane se dirigera vers le terminal de Rafah. Après cinq jours d'expectative dans la station balnéaire jordanienne, la caravane se rendra en Syrie, après le refus des autorités égyptiennes d'autoriser l'entrée du convoi humanitaire sur leur territoire par le port de Noueibâ, sur la mer Rouge. Plusieurs membres du convoi ont souligné qu'ils veulent avant tout garantir l'acheminement de l'aide humanitaire pour les populations de Ghaza, assiégées depuis de longs mois par le blocus économique et victimes des multiples atteintes à la liberté de circulation commises en toute impunité par l'occupant israélien. A son départ, le 6 décembre à Londres, le convoi comportait seulement une centaine de véhicules, auxquels se sont ajoutés 60 autres en Turquie. Mais, il s'est renforcé de 50 nouveaux véhicules qui se sont joints à la caravane désormais forte de 450 militants humanitaires venus des pays arabo-musulmans, d'Europe et d'Amérique. Dans un geste symbolique, les organisateurs ont décidé de baptiser des ambulances, offertes aux autorités de Ghaza, du nom des 15 secouristes tués lors de l'agression israélienne sauvage contre le territoire. La symbolique se charge aussi de mettre en évidence la précieuse contribution des humanitaires et de la société civile mobilisés pour alléger les souffrances du peuple palestinien et mettre fin au drame de Ghaza. A contre courant des positions officielles des gouvernements occidentaux, érigeant la duplicité et le mensonge d'Etat en ligne de conduite, le pont de la solidarité et de l'amitié des peuples marque une volonté de refus du mur de la vassalité, décidé lors des entretiens entre les anciennes ministres des affaires étrangères américaine et israélienne, Condoleezza Rice et Tzipi Livni (plutôt favorable à la construction d'un canal), concrétisé par le nobélisé Obama et supervisé par la France pour rendre plus hermétique encore le blocus établi par Israël auquel contribue efficacement l'Egypte des Al-Moubarak se réfugiant derrière le fallacieux prétexte de la « sécurité nationale ». Cette semaine, le directeur du Renseignement militaire français, le général de corps d'armée Benoît Puga, est donc venu personnellement inspecter le chantier. Examinant ce qui est en train de devenir, selon les mots du président Nicolas Sarkozy, « la plus grande prison du monde », le général Puga s'est félicité de l'avancement des travaux d'encerclement de ce qu'il a qualifié péremptoirement de «la plus grande opération de l'Histoire». Ce «projet humanitaire», cher à Obama et à ses alliés en Europe et dans la région, place l'Etat-hors-la loi israélien au-dessus de toutes considérations, morales et politiques. Au moment où se développe un élan de solidarité internationale extraordinaire avec les populations enfermées dans ce ghetto à ciel ouvert, le constat de non-assistance à un peuple en danger de mort a été établi par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, jugeant le blocus “inacceptable et counterproductive”. Dans un message publié sur le site des Nations unies, le patron de l'ONU a déploré que «la qualité et la quantité des approvisionnements humanitaires à Ghaza sont insuffisantes, la reconstruction et l'activité économique sont paralysées et la population se voit refuser les droits humains élémentaires». Plus explicite, le Rapporteur spécial des Nations unies pour les territoires palestiniens occupés, Richard Falk, a appelé lundi « à faire pression » sur Israël afin d'obtenir la mise en œuvre des recommandations du Rapport Goldstone incriminant les responsables politiques et militaires du massacre collectif de Ghaza. A quand les actes ?