Les deux convois humanitaires « Vive la Palestine», dirigé par le parlementaire britannique George Galloway, et celui de la« Marche pour la liberté de Ghaza», comprenant environ 1400 militants des droits de l'homme, doivent être au port d'Al Arich aujourd'hui, date limite fixée par les autorités égyptiennes. Avant leur arrivée, l'Union nationale des avocats aux Etats-Unis a exhorté le Caire à « respecter ses obligations conformément au droit international et à permettre un passage sûr à Ghaza pour les deux convois » et « à assurer leur protection ». Cette Union, basée à New York, a souligné que l'Egypte a été parmi les premiers signataires des Conventions de Genève en 1949 ou ceux qui ont ratifié le traité en 1952, dont l'article 59 stipule que «si une partie ou la totalité de la population dans les terres occupés n'ont pas d'approvisionnement adéquat, il incombe à la puissance occupante d'autoriser les programmes de secours ... Toutes les parties signataires devraient également permettre le libre passage des expéditions, et d'assurer leur protection. Le président de l'Union, David Jespas, a expliqué qu'« Israël, en tant que puissance occupante porte la responsabilité initiale quant à la sécurité du peuple palestinien. Compte tenu de l'échec d'Israël à respecter le droit international, l'engagement de l'Égypte devient plus nécessaire ». Si les deux convois visent à mettre fin à l'embargo criminel, le rapporteur spécial de l'ONU chargé des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, Richard Falk, propose une autre forme de pression: le recours aux sanctions économiques parce qu'Israël ne comprend pas le langage diplomatique. Il a également exprimé sa condamnation forte du mur d'acier égyptien au cours de construction en coopération avec les Etats-Unis. Pour lui, les tunnels expriment la dimension du désespoir à Ghaza à cause du blocus sioniste injuste, arbitraire et inhumain, en vigueur depuis plus de 3 ans consécutifs. Les positions fermes et claires de la communauté internationale et de la société civile mondiale tranchent avec l'alignement d'El Azhar sur les positions des Al Moubarak. Pour son conseil des recherches islamiques, les tunnels construits à Rafah sont « utilisés pour la contrebande de drogue et autres, de nature à menacer et à déstabiliser la sécurité de l'Egypte et de ses intérêts », selon le communiqué, publié jeudi, à l'issue d'une réunion tenue sous la présidence de Mohamed Saïd Tantaoui. Le conseil de cette autorité religieuse a, en outre, critiqué les détracteurs de la barrière métallique souterraine les accusant d'aller « à l'encontre des préceptes de la chariâa islamique » alors que d'éminents oulémas, dont l'Egyptien qui vit à Qatar, Youssef Karadhaoui et le Yéménite Abdelmajid Zandani, ont émis une Fatwa décrétant le caractère « haram » de ce mur appelant les autorités égyptiennes à y renoncer. Les frères musulmans ont choisi la voie juridique pour exiger l'arrêt de la construction du mur. Leur groupe parlementaire au parlement égyptien a porté plainte contre le Président Moubarak et certains de ses ministres. Pendant ce temps, l'Autorité palestinienne continue à appuyer la position égyptienne. Elle a même refusé la proposition du mouvement Hamas de signer l'accord de réconciliation nationale palestinienne en dehors d'Egypte. « Nous avons rejeté la proposition du Hamas. L'accord de réconciliation ne pourrait être signé qu'en Egypte », a dit le président Mahmoud Abbas qui ira, ce lundi, à la rencontre avec le président égyptien Hosni Moubarak. À l'ordre du jour : une proposition israélienne pour la relance du processus de négociations . Après la rencontre Moubarak-Netanyahu, tenue la semaine passée, le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmad Abul Gheit, avait déclaré son optimisme. Le lendemain, le conseiller politique de Mahmoud Abbas, Nabil Abu Roudeina, confiait à Reuters que les prochains quinze jours verront se développer « une importante activité politique ». L'envoyé spécial de Barack Obama au Proche-Orient, George Mitchell, est quant à lui attendu dans la région.