Sous la pression des populations du monde entier et de son propre peuple, le président égyptien a été contraint, pour se donner bonne conscience et éviter le soulèvement de ses administrés, de rouvrir, de manière momentanée, le terminal de Rafah. Avec cette précision que ladite ouverture n'était destinée qu'au passage des malades et blessés qui voudraient aller se soigner en Egypte. Exit les convois humanitaires transportant des médicaments, des denrées alimentaires, vêtements ou autres. Il aura donc fallu attendre que des citoyens du monde se fassent massacrer par les soldats sionistes dans les eaux internationales pour que le gouvernement égyptien daigne esquisser un geste.L'arraisonnement de la deuxième flottille et la confiscation des marchandises qui s'y trouvaient n'a pas ému outre mesure le pays des Pharaons afin qu'il franchisse le Rubicon en donnant instruction de détruire le mur de la honte qu'il a érigé pour interdire aux citoyens de Ghaza de circuler. Avec l'agression contre le Mirmara et la Flottille de la liberté, Moubarek n'avait d'autres choix que de faire montre de duplicité, ne consentant toutefois pas à lever de manière définitive le blocus, se rendant plus que complice de l'entité sioniste et confinant ainsi les Ghazaouis dans un espace de moins de 50 km, sous le fallacieux prétexte qu'il avait comme devoir de garantir la sécurité de son pays. Exposant par là même toute une population au massacre et à la ghettoïsation. Exactement comme l'ont fait les nazis pour les juifs de la Shoah qui s'étaient retrouvés piégés puis massacrés par les soldats d'Hitler. Ils s'en inspirent parfaitement aujourd'hui pour procéder à une tentative d'épuration ethnique. Les actes de l'Egypte ne peuvent pas être qualifiés autrement que de non-assistance à population en danger. Cela, au moment où même les pires ennemis du Hamas palestinien se proposent de convoyer les aides humanitaires et continuent d'exiger une commission d'enquête internationale sur l'agression sanglante contre la flottille de la liberté qui a fait 19 morts, confirmés dimanche dernier par une parlementaire allemande qui se trouvait à bord du Mirmara turc. Il faut rappeler que l'Egypte n'en est pas à son premier étouffement de Ghaza. Au lendemain de la guerre contre cette partie de la Palestine en décembre 2008 et qui a duré près d'un mois, Hosni Moubarek avait donné des instructions strictes pour interdire et empêcher le passage de tout convoi humanitaire en direction de Ghaza, y compris ceux comprenant de la nourriture et des médicaments. C'est ainsi que les membres du convoi «Vive la Palestine» n°3 dirigé par l'ex-député britannique Galloway ont été brutalement frappés par les forces de sécurité égyptiennes alors qu'ils venaient d'arriver au port d'El Arich.D'ailleurs Galloway ne s'est pas encombré de propos diplomatiques pour accuser ouvertement l'Egypte d'avoir trahi la Palestine et violé ses promesses selon lesquelles elle allait faciliter le passage des aides humanitaires vers Ghaza. Mais en fait, tout le souci de l'Egypte est qu'elle doit absolument demeurer dans les bonnes grâces des sionistes et de leurs alliés inconditionnels, les Etats-Unis, qui, il faut rappeler ont effacé la dette du pays des Pharaons en signe de remerciement pour le soutien apporté lors de la guerre contre l'Irak. L'Egypte protège donc ses arrières au détriment d'un peuple affamé et au prix de pertes humaines. Elle a été jusqu'à réprimer plus d'une centaine de Palestiniens qui fuyaient les bombardements sionistes lors de la guerre contre Ghaza et non pas pour s'installer en Egypte. Cette dernière s'assure de ne pas s'attirer les foudres de ses «alliés conjoncturels» au risque de subir le même sort que Saddam Hussein. Mais la foudre populaire sera sans merci. F. A.