– Les passagers n'hésitent pas à s'arrêter pour s'alimenter en eau fraîche. – On immortalise la promenade avec une photo souvenir. Sise à quelques encablures du chef-lieu de la commune de Yakouren, la Fontaine fraîche est un éden où de nombreuses familles viennent pique-niquer les week-ends notamment. Une fois l'hôpital d'Azazga dépassé de quelques empans, dame nature étale son drap vert. Un patrimoine sylvestre luxuriant s'étale à perte de vue à l'origine d'un micro climat à nul autre pareil. D'ailleurs, à mesure que l'on s'approche de cette station touristique, la température devient de plus en plus clémente. Les sites panoramiques qui s'offrent aux yeux sont de beauté faits. Ainsi, au milieu de cette beauté sauvage, l'oreille attentive entend résonner l'écho de toute sorte de bruissements et de froufrous qui proviennent de ce qui semble être la canopée qui couvre le ciel et répand une ombre amazonienne. De petites rigoles coulent silencieusement sous les arbres aux pieds desquels, palombes, geais, mésanges et autres bergeronnettes becquettent paisiblement. En quête de nourriture, même les chacals, d'habitude réticents, s'y aventurent.Les abords de la chaussée, que longent des chênes zen plusieurs fois centenaires - eu égard à la circonférence de certains sujets - sont les endroits les plus prisés par les voyageurs de passage. En cette saison de grande chaleur, une petite halte dans ces endroits féériques permet aux automobilistes de se dégourdir les jambes, d'autant que cette région qui culmine à quelque neuf cents mètres d'altitude est connue pour sa fraîcheur. «J'aime m'arrêter ici pour prendre un bol d'air frais et me reposer au pied des arbres, loin des tumultes des villes. A la Fontaine fraîche, il règne un calme olympien que rien ne trouble, sinon le gazouillis des oiseaux.C'est un endroit rêvé pour les amoureux de la nature et des espaces verts », souligne un routier qui a marqué une pause à une centaine de mètres de la fontaine. Véritable bourlingueur s'il en est, il affirme que Yakouren est l'une des meilleures régions d'Algérie, surtout que la nature l'a dotée d'un riche couvert végétal composé essentiellement de bruyère, arbousier et genêt. Le vieux routier pense juste puisque la quiétude des lieux permet aux adeptes de farniente de se prélasser et de se déprendre des tracas d'un quotidien monotone affadi ces dernières semaines par une chaleur caniculaire sans précédent.LE SINGE, PRINCIPALE ATTRACTION DES ENFANTSLe singe magot, qui s'y est établi depuis des siècles, est cajolé par les enfants. Gavé par les bambins, le primate se laisse prendre en photo, au grand bonheur des photographes et des chérubins. Peu farouche d'avoir été apprivoisé, le singe est devenu l'ami de l'homme dans cette région pittoresque. Même si certains parents affichent une appréhension toute somme légitime au moment où leurs rejetons se mettent à côté des singes pour une photo souvenir, il n'en demeure pas moins que ces instants de parfaite communion méritent d'être immortalisés. Par ailleurs, un bélier à quatre cornes, acheté par un jeune musicien auprès d'un éleveur de Bouira, est une autre source d'attraction. Avec des cornes en forme de guidons, l'animal fait l'objet d'une grande curiosité. Musicien à ses heures, Ahcen, le propriétaire de l'animal, reconnaît que les passagers aiment se faire photographier en compagnie de son bélier. Ainsi, grâce à sa trouvaille, le poète gagne sa vie paisiblement en même temps qu'il procure de la joie à autrui. La Fontaine fraîche, c'est aussi les objets traditionnels et autres bibelots que l'on vient quérir à des prix abordables parfois, raisonnables souvent. L'œil fureteur peut admirer toute sorte de marchandise, à savoir des lunettes, des chapelets, des vêtements en rapport avec la saison et autres gadgets. Grâce à une remarquable affluence d'estivants, les vendeurs parviennent à écouler leurs produits sans difficulté aucune. Ici, l'afflux de touristes est tel que l'on peut s'y procurer des fruits à des prix très abordables. Par ailleurs, les vendeurs affirment que la clientèle est constituée essentiellement d'Algérois et d'émigrés de passage. «Ces derniers ne nous sollicitent même pas pour une réduction. Ils achètent l'objet qu'ils jugent digne d'intérêt puis repartent comblés », affirme Smaïl, vendeur de plats et assiettes en argile et de robes kabyles. Les ventes, dit-il, sont importantes, mais le plus intéressant, à ses yeux, c'est incontestablement les liens indéfectibles d'amitié qui se nouent souvent entre familles d'horizons différents. Par ailleurs, ceux qui ont visité le site pour la première fois soulignent découvrir une région magnifique auréolée d'une richesse faunistique et floristique digne d'admiration. Mohand, émigré, souligne qu'« au moins oasis des plus luxuriantes s'il en est, sinon havre de sérénité, la Fontaine fraîche cet été, comme tous les autres d'ailleurs, ne désemplit pas.C'est en son apaisant et dépaysant sein qu'affluent, de toute part, les estivants. Le temps semble s'y arrêter». Les habitants de Yakouren qui connaissent parfaitement l'endroit, préfèrent s'y rendre au coucher du soleil pour profiter et de la beauté crépusculaire et de la fraîcheur vespérale. D. Ali, dit qu'il se rend en famille à la Fontaine fraîche en fin de journée afin d'éviter le brouhaha et autres désagréments propres à tout lieu touristique. D'autres personnes moins cérébrales y viennent uniment se désaltérer et emmener de cette quasi divine mixture des souvenirs indélébiles. Par ailleurs, même les restaurateurs de la ville d'Azazga s'y rendent pour puiser de l'eau à la saveur particulière et aux vertus curatives immenses. La qualité de l'eau s'explique d'ailleurs par les longues files d'attente qui se constituent dès la matinée. Celui qui visitera la station touristique de Yakouren un jour, se promettra d'y revenir toujours.