Barack Obama, qui n'a pas prononcé l'expression «guerre contre le terrorisme» chère à George W. Bush, son prédécesseur, ni attribuer la responsabilité au réseau de Ben Laden, fait volte-face. Critiqué sur ses faiblesses sur les questions sécuritaires par les républicains, - tentative d'attentat le 25 décembre sur la liaison Amsterdam-Detroit par le Nigérian Omar Farouk Abdelmoutaleb, mort cinq jours après de sept d'agents de la CIA en Afghanistan dans un attentat suicide perpétré par Humam Khalil Abu-Mulal al-Balawi, un agent jordanien à la solde d'Al-Qaïda et… présence le 24 novembre dernier à la Maison Blanche d'un intrus-, Barack Obama, qui n'a pas prononcé l'expression «guerre contre le terrorisme» chère à George W. Bush, son prédécesseur, ni attribuer la responsabilité au réseau de Ben Laden, fait volte-face. Réunissant mardi soir à la Maison Blanche les seize responsables des agences du renseignement, le «Nobel pour la Paix» n'a pas été par le dos de la cuillère pour semoncer ses services de renseignement et exiger «en urgence» leurs réformes : malgré une somme conséquente d'informations sur le Nigérian, celui-ci n'a pas été fiché comme un individu dangereux. Hillary Clinton et les ministres de la Défense, Robert Gates, de la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, de la Justice, Eric Holder, et de l'Energie, Steven Chu, auraient pris bonne note de la colère d'Obama, selon le directeur du renseignement, Dennis Blair. Leon Panetta, de la CIA, Robert Muller du FBI et le général James Jones, le conseiller à la Sécurité nationale, aussi. «La communauté du renseignement a bien reçu le message délivré par le président. Nous avons bien saisi [...] nous pouvons et nous devons être capables d'anticiper et de défaire les nouvelles idées de l'ennemi», reconnaît le directeur du renseignement national. Plus de huit ans après le 11 septembre 2001, l'enjeu de la sécurité revient au centre des débats aux Etats-Unis. Une question se pose : Obama qui n'ignore pas les conséquences d'un éventuel attentat contre les intérêts américains sur sa politique, ira-t-il jusqu'à renoncer à sa main tendue aux musulmans, son ouverture vers l'Iran, la fermeture de Guantanamo et au retrait des troupes US d'Irak ? Les propos tenus mardi soir lors d'une conférence de presse qu'il a organisée à la Maison Blanche ne permettent pas de lever le voile sur les intentions du président américain. Dans treize des quatorze pays mentionnés dans la «liste noire», la question du contrôle au faciès ne laisse pas indifférent. Selon le site Politico, référence américaine en matière de politique, «cent pour cent» des passagers originaires ou en provenance de ces pays dont l'Algérie dont le contexte sécuritaire est comparable à celui de n'importe quel pays, seront soumis à une fouille corporelle «complète» et à une inspection «manuelle» de leurs effets personnels. «Je veux que les rapports supplémentaires soient terminés cette semaine. Je veux des recommandations précises en vue de mesures de correction pour régler ce qui a mal marché. Je veux que ces réformes soient mises en œuvre immédiatement afin que cela ne se reproduise plus et qu'ainsi nous puissions prévenir d'autres attentats», clame Obama. Parmi les décisions prises par les responsables du renseignement dans la foulée de la «colère» du président : nouvelles mesures de sécurité dans les aéroports, révision complète de la liste de surveillance antiterroriste, amélioration des équipements de surveillance dans les aéroports, suspension du transfert des détenus de la prison de Guantanamo. Les Etats-Unis comptent même agir sur les racines du terrorisme à l'étranger. Comment ? Selon The Independent du 31 décembre, Washington examine la possibilité de s'engager dans une nouvelle «guerre» contre le terrorisme au Yémen.