L'Algérie et l'Espagne partagent un souci commun. Celui de voir la région du Maghreb débarrassée d'un foyer de tension qui empêche l'émergence d'un bloc stable et homogène sur le versant sud de la Méditerranée. Son règlement a désormais un « caractère prioritaire ». Faire face et gérer les défis que posent le terrorisme dans la région du Sahel et le dossier de l'émigration clandestine imposent d'apporter une solution rapide et juste à ce vieux dossier. Le conflit du Sahara Occidental, qui a trop perduré, interpelle les deux capitales. L'Espagne en tant que puissance occupante et qui en vertu des accords de Madrid de 1975 avait cédé cette province au royaume chérifien. Elle a, en tant qu'ex-puissance occupante, de grandes et historiques responsabilités à assumer dans ce dossier. Son gouvernement a toujours fait face à une exigence de justice portée d'abord par des milliers de citoyens ibériques qui, depuis des années, ont toujours aidé les populations de refugiés sahraouis. Souvent, la société était en contradiction avec les vues des gouvernants, socialistes ou du parti populaire qui n'ont jamais appréhendé la question comme tant une affaire de décolonisation. La récente grève de la faim de la militante des droits de l'homme, Aminatou Haider, avait de nouveau révélé le hiatus entre la position officielle et la grande sympathie dont bénéficie la question sahraouie auprès de l'opinion publique à Madrid et dans toutes les régions autonomes. A maintes reprises, les dirigeants du Polisario ont interpellé l'Espagne pour s'opposer dans le cadre de l'UE aux contrats d'exploitation des richesses minières et halieutiques de la région. La question du Sahara Occidental a figuré au menu des discussions entre les responsables algériens et espagnols. L'Espagne n'a nullement pris fait et cause pour l'autonomie interne brandie par le Maroc comme l'unique solution au conflit. La position de Madrid parait ainsi plus mesurée que celle de la France dont le soutien au Maroc est plus affiché. Les deux pays ont passé en revue les derniers développements relatifs à cette question. Il en est ressorti « une volonté de continuer à travailler dans le cadre des Nations unies afin de trouver une solution juste, définitive et mutuellement acceptable pour les deux parties, le royaume du Maroc et le Front Polisario, qui garantisse le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui ». Alger et Madrid encouragent l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara Occidental, M. Christopher Ross, à poursuivre le travail mené durant 2009 et maintiennent leur soutien à ses efforts pour régler le conflit et leur disposition à collaborer avec les Nations unies. L'Algérie n'est nullement perçue comme une partie du conflit et seuls les Marocains continuent à présenter ce conflit comme un contentieux bilatéral. L'Espagne qui s'apprête à prendre les rênes de l'Union européenne ne partage nullement cette vision biaisée et militant pour une solution où l'option pour l'indépendance n'est pas exclue. w Mourad Medelci à propos de la circulation des personnes : «Les efforts consentis par l'Espagne sont insuffisants» Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a relevé jeudi à Madrid le caractère «global» qui caractérise les excellentes relations algéro-espagnoles. «La présence en Algérie des entreprises espagnoles a enregistré une progression constante», a-t-il dit, ajoutant que la coopération bilatérale «n'est pas focalisée sur l'énergie mais, également, sur d'autres secteurs, comme ceux de l'eau, la pêche et les services. Concernant la circulation des personnes, le ministre a noté que les efforts consentis par l'Espagne ces derniers mois «restent insuffisants en comparaison avec les attentes des Algériens». w Payement de rançons aux preneurs d'otages : Madrid salue la proposition algérienne adoptée par le Conseil de sécurité Le chef de la diplomatie espagnole M. Moratinos, a souligné que son pays partage la même vision de l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme, lui rendant à cet effet hommage pour son aide et sa coopération dans ce domaine. Il a également salué la proposition algérienne incriminant le payement des rançons pour les preneurs d'otages qui a été adoptée récemment par le Conseil de sécurité de l'ONU, ajoutant que son pays adhère «pleinement» à l'initiative algérienne.