Photo: Fouad S. Trois ministres ont répondu, ce jeudi, aux questions des députés, lors d'une séance plénière de l'APN, consacrée aux questions orales, présidée par le vice-président, Seddik Chihab. Questions ayant trait aux secteurs de la sécurité sociale, l'enseignement supérieur, la poste et les TIC. Le dossier des fonctionnaires licenciés pour des faits liés à la Tragédie nationale, la langue arabe dans l'Université et les perspectives de la téléphonie mobile au pays sont les principales questions éclaircies par les membres de l'Exécutif. LICENCIÉS POUR DES FAITS LIÉS À LA TRAGÉDIE NATIONALE : « LE RACHAT DES COTISATIONS SE FERA SUR LE BUDGET DE L'ETAT » Répondant à la question du député, Toufik Ghodbane, liée au sort des travailleurs suspendus ou licenciés de leurs poste en raison d'implication dans des affaires relatives à la tragédie nationale, le ministre de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a affirmé que cette catégorie est prise en compte dans le dispositif de la charte pour la réconciliation nationale, incluant les modalités de réintégration ou d'indemnisation des personnes concernées. Précisément, selon le ministre, 668 dossiers sont traités dans ce volet dont la majorité est réglée. Pour Tayeb Louh, le départ à la retraite, les années d'inactivité des travailleurs sont comptabilisées et que le rachat des cotisations se fera sur le budget de l'Etat sans aucune contribution des personnes concernées conformément aux dispositions de la charte. « Cette mesure est prise en vertu d'un décret présidentiel promulgué en 2006 au titre des textes d'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale », a précisé le ministre. Expliquant les méthodes adoptées pour le calcul des années d'inactivité des travailleurs au système de retraite, M. Louh a ajouté que « les travailleurs concernés bénéficieront de tous les avantages prévus par la législation du travail et le système de sécurité sociale en vigueur, y compris pour les années de licenciement qui sont comptabilisées avec les années de travail effectif passées dans son poste de travail ». Par ailleurs, à une question liée au système de contractualisation entre la Cnas et les institutions hospitalières, le ministre Louh indique que ce système sera applicable à partir du mois de mars prochain, entre les hôpitaux du secteur public et la Cnas. Le ministre qui souligne l'application actuelle de ce système avec des pharmacies, dira que plusieurs autres mesures ont été également prises au sein des structures de la Sécurité dans le cadre des préparatifs du lancement du système de contractualisation. Il s'agit, précise-t-il, de l'installation de services liés à la contractualisation au niveau des agences de la Sécurité sociale ainsi que l'organisation de programmes de formation et de regroupements au profit du personnel et des cadres concernés par l'opération. En somme, Tayeb Louh explique que la contractualisation permet une maîtrise des coûts et des dépenses et assure un accès meilleur aux soins. ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR : DES DIFFICULTÉS D'ARABISER TOUTES LES SPÉCIALITÉS Même si le choix de la langue arabe dans l'Enseignement supérieur date des années 1970, comme le rappelle M. Rachid Harraoubia, il reconnaît toutefois la difficulté de généraliser cette langue dans l'ensemble des spécialités et filières enseignées. «La problématique de l'enseignement en langue arabe dans les universités n'est pas propre à l'Algérie, c'est le même problème qui se pose dans tous les pays arabes », a convenu le ministre Harroubia dans sa réponse à la question du député Mohamed Mahmoudi, qui s'interroge sur les raisons du recul de la langue arabe dans les universités. Le ministre qui souligne le suivi de la langue arabe dans l'enseignement des sciences sociales, économiques et commerciales, a précisé que, faute de concepts en particulier, l'enseignement de certaines matières techniques ou médicales s'avère difficile. Outre la conception qui fait défaut, le ministre cite également un déficit en termes d'encadrement. « LE CERIST POUR ÉVITER LES PLAGIATS DES MÉMOIRES » Pour ce qui est de la formation « ciblée », Rachid Harraoubia, fera savoir que son département procédera, au mois de mars prochain, à l'octroi de 520 bourses d'études et de formation à l'étranger. Ces bourses concerneront, dit-il, différentes spécialités dont les mathématiques, l'informatique, la gestion et les sciences économiques. S'agissant du phénomène de la fuite des cerveaux - notamment parmi les bénéficiaires de bourses étatiques -, le ministre note qu'au cours des cinq dernières années, tous les étudiants et enseignants qui sont partis pour des études et des stages à l'étranger dans le cadre de ces bourses sont revenus au pays. Invité à se prononcer sur le phénomène du plagiat des mémoires de fin d'études, M. Harraoubia, qui a minimisé le degré, espère toutefois que les mémoires préparés par les étudiants ou autres thèses doivent être enregistrés au niveau du CERIST afin d'éviter qu'il soit traité par d'autres étudiants. PÉNURIE DE CARNETS DE CHÈQUES POSTAUX : BESSALAH PROMET UNE SOLUTION D'ICI LA FIN DU MOIS Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Hamid Bessalah, a reconnu que les titulaires de comptes CCP sont confrontés depuis des mois au problème de retard dans l'obtention de leurs carnets de chèques. A la question de la député Yamina Gharbi, qui a soulevé le problème, le ministre Bessalah promet une solution à ce problème fin janvier courant. « Algérie- Poste a estimé que la distribution des cartes magnétiques aux détenteurs de comptes CCP contribuerait à réduire progressivement les demandes de ces chéquiers, mais, c'est le contraire qui s'est produit », explique-t-il soulignant que plus d'un million de comptes sont ouverts annuellement. M. Bessalah a soutenu que des instructions fermes ont été adressées à Algérie-Poste en mars 2009 pour l'acquisition de nouvelles machines d'impression d'une capacité de 1 million de carnets mensuellement de 25 chèques au lieu de 10 actuellement. Pour le ministre, Algérie-Poste a établi 7 millions de cartes électroniques et installé 700 guichets automatiques pour le retrait d'argent à travers tout le pays. L'entreprise, a-t-il poursuivi, œuvre dans le cadre du renforcement du parc des guichets automatiques à concrétiser un programme visant à acquérir et à installer 200 machines par an à partir de l'année en cours. Concernant la téléphonie mobile en Algérie, sujet abordé avec la presse en marge de la séance de l'APN, le ministre a annoncé que le taux d'abonnés représente 83% de la population. « 26 à 27 millions d'Algériens sont abonnés à l'un des trois réseaux de la téléphonie », indique M. Bessalah qui espère atteindre un taux de 108% lors du programme quinquennal (2009/2014). Par ailleurs, au sujet de puces anonymes encore actives, le ministre souligne que cet état de chose est universel et que l'opération d'identification est en cours.