Sur une initiative du Mexique, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira aujourd'hui pour étudier la situation en Haïti, où le séisme de mardi dernier a fait entre 40.000 et 50.000 morts, selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé. L'ampleur du désastre «rend nécessaire une présence internationale accrue, sous la coordination des Nations unies», a déclaré le ministère mexicain des Affaires extérieures. Entre-temps, l'aide internationale arrive à Port-au-Prince. Les habitants de la capitale haïtienne, qui manquent de tout, ont été gagnés par le désespoir au point de confectionner des banderoles sur lesquelles sont inscrits «nous avons besoin d'aide pour les victimes, nous avons besoin de nourriture». D'autres ont choisi carrément de quitter la ville à la recherche d'un refuge chez un parent ou un ami. Il y a aussi ceux qui sont restés pour aider les survivants blessés. D'ailleurs, la réaction de la population a été immédiate lorsqu'elle a appris que l'organisation Médecins sans frontières (MSF) a commencé les activités médicales d'urgence. «La foule s'est alors amassée près de l'entrée. Les patients arrivaient sur des charrettes ou à dos d'homme», a déclaré l'un des coordinateurs du MSF. Quant aux sauveteurs de l'ONU, ils continuent à garder l'espoir de retrouver des survivants sous les décombres. «Les conditions sont très favorables», a souligné la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) à Genève, Elisabeth Byrs, expliquant que les immeubles en s'effondrant avaient ouvert des poches de survie. Les quelque 43 équipes internationales engagées sur place ont pu retrouver, jusqu'à hier, 70 survivants. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a visité hier les lieux sinistrés, a estimé que c'est la plus grave crise humanitaire depuis des décennies. Selon lui, trois priorités s'imposent : sauver le plus de monde possible, apporter d'urgence l'aide humanitaire, l'eau, la nourriture et les médicaments nécessaires et coordonner l'aide extérieure. Les Etats-Unis s'occupent déjà de cette dernière tâche. Les pays de l'UE comptent annoncer aujourd'hui les premiers engagements financiers pour aider à la reconstruction de Haïti. Le président sénégalais Abdoulaye Wade a pensé aux Haïtiens d'origine africaine au profit desquels il propose une «solution radicale» en leur offrant un espace, en Afrique, pour y créer les conditions de leur retour.