L'Espagne compte mettre à profit sa présidence tournante de l'Union européenne pour « booster » la politique sécuritaire du Vieux Continent. Notamment au Sahel. Elle a convié pour demain les ministres de l'Intérieur et de la Justice de l'UE à Tolède. Au menu de cette rencontre informelle de deux jours : la mise en place d'une politique européenne au Sahel, où Al-Qaïda détient six otages européens (trois Espagnols, deux Italiens et un Français). Cette « stratégie » ne sera pas exclusivement sécuritaire. Madrid qui sait que la solution se trouve en partie entre les mains des pays de la région, compte faire place à une politique d'investissements qui permettrait de « contrôler des régions qui ne sont parfois même pas contrôlées par leurs propres gouvernements ». Comme les temps sont, depuis l'attentat déjoué du vol Amsterdam-Detroit à Noël, aux débats sur la sécurité du transport aérien, cette réunion de Tolède pourrait plancher sur une éventuelle installation de scanners corporels dans les aéroports européens. Madrid compte proposer aux discussions la lutte contre l'immigration illégale, le terrorisme international, les conséquences de l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne. Janet Napolitano, la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, a été conviée à cette réunion pour faire le point sur la coopération entre l'UE et les Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme.