Il ne reste de la maison du M. Betraoui que la cuisinière, le réfrigérateur et quelques faïences encore collées au mur de la cuisine. Lorsque le drame est survenu, le chef de famille était sur les lieux de son travail, les enfants à l'école. Malheureusement, son épouse et sa fille ont eu les jambes fracturées. Actuellement, elles sont hospitalisées au CHU de Bab El-Oued. Hier, 24 heures après l'explosion qui a fait quatre morts et 14 blessés, les collègues de M. Betraoui, l'assistante sociale ainsi que le chef de service étaient sur les lieux constatant de visu les dégâts. «Hier, j'ai passé la nuit chez ma famille à Bab El-Oued et je remercie les œuvres sociales de mon employeur qui m'ont soutenu moralement», dit-il encore sous le choc. Pour M. Betraoui, il y a 12 familles sinistrées et beaucoup d'appartements fissurés qui nécessitent une réhabilitation. Pour ce père de famille, il est hors de qauestion d'habiter un chalet. «L'expérience du séisme du 21 mai et les familles qui vivent toujours dans les chalets nous en dissuadent», lance-t-il. Et d'ajouter : «Nous sommes un nombre restreint de familles à reloger donc, il n'y a pas beaucoup de logements à mettre à notre disposition». 24 heures après le drame, la cité offre un visage lugubre. A l'entrée, sur le côté gauche, l'ampleur des dégâts est bien visible. Les jeunes qui ont secondé les pompiers ont pris le soin de déblayer, jusqu'à une heure tardive de la nuit, tous les gravats et morceaux de dalles détachés des plafonds.Dehors, la place est aussi grouillante qu'avant-hier. Beaucoup de familles sont venues présenter les condoléances. Les corps des quatre victimes décédées n'ont pas reçu l'aval du procureur pour leur inhumation. La famille Benyahia a perdu deux membres de sa famille. La mère et son fils. Leurs deux appartements ont été littéralement soufflés. La fille de la défunte est sur les lieux en train de recevoir les condoléances des amis, des voisins et des membres de la famille. Jusqu'à l'heure actuelle, on ignore les raisons de la déflagration. Les personnes rencontrées avancent que c'est une fuite de gaz qui a été signalée à la Sonelgaz, d'autres soutiennent que c'est une bombonne de gaz qui a explosé. La police scientifique a ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes du sinistre. Pour le relogement des sinistrés, le ministre de la Solidarité a affirmé hier, en marge de la réunion ordinaire du comité national de protection et de bien-être des personnes âgées, que dans un premier temps, les familles seront prises en charge dans des chalets à Alger. Il a ajouté que chaque famille recevra une aide particulière, proportionnelle, au désastre qu'elle a subi. Par ailleurs, le wali délégué ainsi que le président de l'APC de Oued Koreich étaient sur place, hier matin, pour s'enquérir des familles touchées par le drame.