Sétif En ce mois de mai 2004 se déroule le procès d?un assassin qui n?a pas hésité à porter atteinte à la vie d?un honnête citoyen pour un réfrigérateur et une cuisinière. Les services de la gendarmerie de Ksar El-Abtal ont une bien mauvaise nouvelle à annoncer à la famille du jeune disparu. En effet, sa camionnette, abandonnée au bord de la route, est vide? Elle est vide et il y a du sang partout. Il n?y a pas l?ombre d?un doute : Aïssa a été assassiné. Reste à savoir qui l?a tué et où se trouve son corps. L?enquête se poursuit. Tous les membres de la famille témoignent de l?intégrité et de l?honnêteté du disparu. Qui aurait pu en vouloir à un jeune homme aussi calme et charmant ? Son épouse, abattue, apporte aussi son témoignage : «Ce jour-là, vers dix-huit heures, un inconnu s?est présenté à la maison. Il voulait que mon mari lui livre à domicile un réfrigérateur et une cuisinière. Il parlait peu, il était élégamment vêtu et avait promis une belle somme d?argent à mon époux. Ensemble, ils sont partis à bord de la camionnette.» Un autre témoignage cerne l?assassin. En effet, la gendarmerie reçoit un appel anonyme : «Je connais le criminel. il s?agit de Brahim K. et il est originaire de Aïn Oulmène. C?est lui qui a assassiné Aïssa.» Lorsque les gendarmes le «cueillent» à la ferme où il demeure, Brahim n?en croit pas ses yeux? Il a alors une drôle de réaction : il se prend la tête entre les mains, pleure et s?assied à même le sol. «Oui j?ai tué Aïssa? j?ai enterré son corps dans une forêt? ? Mais enfin, pourquoi ? Que vous a fait cet homme ? ? Rien. Il ne m?a rien fait. Il était gentil et aimable. Je voulais lui voler le réfrigérateur et la cuisinière qu?il avait à l?arrière de la camionnette.» Le jour du procès, il tient le même langage : «Je ne voulais pas le tuer? Tout ce que je désirais, c?étaient le réfrigérateur et la cuisinière. Il a résisté. Alors, pris d?une folie meurtrière, je lui ai asséné trois coups de couteau dont l?un au c?ur. Je l?ai ensuite enterré dans une forêt et j?ai abandonné sa camionnette au bord de la route.» Dans un long réquisitoire, le procureur général met en exergue la gravité des faits : «Cet homme est un assassin. Il ne mérite aucune clémence, c?est pour cela que je requiers la peine capitale. Il a bel et bien prémédité son crime.» Après de longues délibérations, la cour criminelle revient avec le verdict : la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtre avec préméditation.