Blick Bassy, jeune auteur, compositeur et interprète du Cameroun. Symbole de la renaissance d'une nouvelle ère de la musique africaine contemporaine, Blick Bassy vient de décrocher un contrat avec un label hollandais «World Connection». Comment différencier la chanson camerounaise de la chanson africaine ? Dans chaque pays, nous avons des musiques traditionnelles et populaires. Au Cameroun, on trouve des chansons traditionnelles comme la Siko, le Makosa. Dans mon travail, on y décèle plusieurs influences musicales à l'instar de la musique bantou et de l'Afrique de l'ouest. Côté rythmique, il y a un lien entre tous les pays d'Afrique. Au cours de votre parcours artistique, vous avez fait la rencontre des griots maliens, comment ont-ils influencé votre inspiration et votre style musical ? C'est navrant de dire que je ne connaissais pas la musique malienne et pourtant c'est une musique africaine. Il a fallu que je m'installe en France pour découvrir la virtuosité des instruments et de la musique malienne. J'ai beaucoup aimé. Quelle est la place de la musique africaine dans le monde ? L'Afrique est un continent musical. La place de la musique en Afrique est d'une grande importance. En juillet dernier, l'Algérie a organisé le 2e festival panafricain, comment situez-vous l'importance de cette rencontre ? Et avez-vous quelques notions sur la musique algérienne ? J'ai participé à la clôture de cette big-manifestation à la salle Atlas. J'ai énormément appris, partagé des expériences, j'ai également fait connaissance d'un grand chorégraphe, Abou Lagraâ. Pour moi, il faudrait multiplier annuellement les rencontres comme le Panaf, une manière d'encourager les jeunes à se produire chez eux sans avoir à émigrer. Ce festival réaffirme la diversité de la culture africaine et l'apport des arts africains dans l'enrichissement de la cartographie culturelle mondiale. C'est-là incontestablement tout le génie du festival appelé à opérer le passage de la dépendance culturelle aux pays européens, à une spécificité culturelle purement africaine. La culture africaine émane de nos concepts et s'enracine profondément dans l'histoire, en tant que culture universelle dynamique. Comment allez-vous évoluer pour confirmer votre notoriété musicale ? J'évoluais pendant dix années avec le groupe «Macase» avec lequel j'ai enregistré les albums Etam (1999) et Doulou (2003), et j'ai été récompensé par de nombreux prix internationaux. Ce n'est qu'en 2007 que j'ai réalisé mon premier album solo. Un bouquet de 12 chansons marquées de diverses influences qui fusionnent mes racines africaines mais aussi la Soul, le Jazz, le R'n'b, offrant ainsi un son original, raffiné et envoûtant.