Les rythmes entraînants et festifs de l'Afrique ont fait escale, jeudi passé, à la salle Cosmos pour un concert de musique du monde avec l'artiste Blick Bassy et ses trois musiciens, qui ont offert un spectacle riche en sonorités. Face à une assistance nombreuse et attentive et dans une salle pas du tout adaptée pour les concerts, Blick Bassy et ses trois acolytes ont dispensé un concert magique, où la fusion musicale est le seul mot d'ordre. Car, d'après l'artiste, toutes les musiques sont fusionnées et viennent de différents horizons. La fusion serait, selon lui, la définition même de la musique. Pour sa part, il dit que pour la réalisation de son premier album Léman, il s'est inspiré des griots maliens, rencontrés lors de ses innombrables voyages. Blick Bassy a chanté en bassa (une variante du groupe de langues bantoues), mais pas uniquement, car, parfois, il lance des phrases en français et même en anglais. Blick Bassy qui connaît bien l'Algérie pour avoir chanté à la clôture du Panaf (lors du spectacle conçu et orchestré par le maestro Farid Aouameur) a revisité les titres de son premier album Léman, notamment Maria et Bolobolo. D'ailleurs, il a dédié cette dernière chanson à tous ceux qui sont loin de chez eux, qui se laissent porter par le vent. Comme le match Cameroun-Tunisie venait tout juste de se terminer et que le Cameroun (pays d'origine de l'artiste) avait assuré sa qualification pour les quarts de finale, Blick Bassy a félicité ses compatriotes sportifs et a félicité également les Algériens pour la qualification de l'équipe d'Algérie au second tour. Il a également souhaité : “J'espère un match amical entre l'Algérie et le Cameroun, mais le résultat serait un 0-0.” À bon entendeur ! Rencontré à l'issue du concert, Blick Bassy est revenu sur le concept “musique du monde”. Bien que l'appellation “musique du monde” semble barbare au premier abord et que beaucoup d'artistes font quasiment un rejet de cette classification, Blick Bassy aborde les choses plus sereinement car, selon lui, “musique du monde est un concept qui ne me dérange pas, parce que je considère qu'il veut dire une musique qui vient d'ailleurs. J'estime que la musique anglaise, par exemple, est une musique du monde pour les Français parce qu'elle vient d'ailleurs.” Le virtuose qui a travaillé avec plusieurs noms de la musique, notamment cheikh Tidiane Seck, Manu Dibango, Keziah Jones ou encore Lokua Kanza, a révélé qu'il était très intéressé par la musique algérienne et qu'il espère et aspire à intégrer certaines sonorités et quelques rythmes dans sa musique déjà riche en fusions et création. De plus, sa musique est très souvent joyeuse, parfois sa voix se veut mélancolique et, par moment, elle est très sensuelle. Le charme a tout de suite opéré et la générosité de Blick Bassy a conquis l'assistance, largement conquise, par la douceur, la disponibilité et l'humilité de l'artiste aux multiples talents.