Après deux saisons instables qui ont consommé quatre manageurs, l'arrivée de l'entraîneur italien Carlo Ancelotti ouvre une nouvelle ère à Chelsea, qui espère que l'ancien patron de l'AC Milan ramenera le club au sommet de l'Angleterre et de l'Europe. L'été n'a peut-être pas été celui que les supporteurs de Chelsea attendaient. Pas de faste, pas de dépenses, pas de grands noms. Sous le règne de Roman Abramovich cela surprend toujours même si l'été dernier, déjà, le club s'était aussi montré discret. Comme en 2008, cependant, les Blues ont accueilli un nouveau manageur. De Luiz Felipe Scolari à Carlo Ancelotti, le contraste ne peut être plus grand. Entre le gentilhomme brésilien, amuseur de la vieille école à l'anglais de base et le rigoureux italien, maître tacticien déjà à l'aise dans la langue de Shakespeare, Chelsea a changé de dimension. Certes, Scolari était champion du monde avec le Brésil mais il n'avait plus entraîné un club depuis des lustres. Ancelotti, c'est un titre de champion d'Italie, deux Ligues des champions et une Coupe intercontinentale. Sous Carlo, la probabilité d'échec semble donc plus faible. Mais le football anglais réserve souvent d'amères surprises. Et puis, au dessus d'Ancelotti plane l'ombre de Guus Hiddink, le magicien néerlandais qui a remis le club dans le sens de la marche l'an passé. «Je ne pense pas au fantôme de Guus et il ne me hantera pas», se défend l'Italien. Pourtant, dès le début de la saison, les comparaisons seront légion. LOSANGE Malgré son palmarès, Ancelotti est encore victime du scepticisme. Les supporteurs des Blues l'ont accueilli à bras ouverts mais ils attendent de voir. Ils auraient préféré à coup sûr garder Hiddink mais l'histoire - et Abramovich - en ont décidé autrement. Le rigoureux italien s'adaptera-t-il à la Premier League ? Beaucoup ont échoué. Le premier contact avec ses joueurs a été bon. Ils ont apprécié son discours et le fait qu'il n'arrive pas en patron mais qu'il prenne le temps d'écouter. Malgré l'argent disponible, il a décidé de ne rien chambouler, d'orchestrer une révolution tranquille. Il aurait aimé Ribéry et Pirlo, ce n'était pas possible. Il s'appuiera donc sur ce qu'il a. Il surfe sur la continuité de l'ère Hiddink et y adapte son système en losange autour de Lampard et ses deux attaquants de pointe, Drogba et Anelka, déjà en jolie forme. Au Community Shield, dimanche dernier, on a vu qu'il y avait encore beaucoup de réglages à faire. Mais il n'y a aucun doute sur le fait que Chelsea sera la principale menace pour Manchester United. Si Hiddink avait été là toute la saison dernière, les Londoniens auraient déjà pu gêner le champion. Le groupe n'a pas changé et le talentueux Zhirkov et le prometteur Sturridge sont venus s'y ajouter. En termes de puissance et de force mentale, les Blues n'ont pas de rivaux. En termes de talent, ils sont tout proches de United. Alors si la mayonnaise Ancelotti prend, ce pourrait bien être leur année.