La communauté internationale s'active pour mettre un coup d'arrêt à la lente dérive du Yémen. Ce dernier, avec un éclatement politique, une économie défaillante, une rébellion dans le nord et un mouvement sécessionniste dans le sud, représente le refuge idéal pour les extrémistes islamistes. Pour voler au secours de l'ancien Royaume de Saba, la ‘'Solidarité'' est la devise des vingt-et-un pays qui se retrouveront aujourd'hui à Londres pour deux heures. La «Réunion Internationale», ainsi nommée par Londres ne devrait pas aboutir à des résultats tangibles. Le renforcement de l'aide au développement économique du Yémen et l'appui logistique en matière de formation à l'appareil sécuritaire de ce pays, sont les mots d'ordre de cette conférence, qui se tient sur fond d'accentuation des craintes d'attaques terroristes dans le monde. «L'objectif de la réunion sur le Yémen est de consolider un soutien international à ce pays (...) et arriver à un accord pour l'aider à mener des réformes politiques et économiques», a assuré Washington. Parmi les initiatives qui seront à l'étude figure la lutte antiterroriste, la riposte à la radicalisation, le plan anglo-américain de mise en place d'une unité antiterroriste au Yémen et la création d'un fonds d'aide en faveur de Sanaa. Selon Marisa Porges, une ancienne conseillère du gouvernement américain en antiterrorisme, l'objectif de cette réunion est «d'arriver à une vision commune» et de «faire pression sur les dirigeants yéménites pour qu'ils se montrent à la hauteur des attentes. Le département de M. Obama veillera cependant à «faire en sorte que l'aide soit un peu accélérée dans les domaines les plus urgents. La diplomatie américaine estime que le Yémen doit améliorer sa gouvernance pour convaincre les pays donateurs de distribuer l'ensemble des 4,7 milliards de dollars sur lesquels ils s'étaient engagés lors de la conférence de 2006 à Londres. Washington et Londres ont déjà promis de débloquer une aide de 70 millions de dollars et 100 millions de livres Sterling respectivement au profit de Sanaa en vue de renforcer son système sécuritaire. La Maison Blanche cherchera également, lors de cette réunion, à obtenir des soutiens pour sa stratégie au Yémen, l'un des fronts de la lutte des Etats-Unis contre Al-Qaïda. Le Premier ministre yéménite Ali Mohammad Mujawar ne ménagera aucun effort pour convaincre ses alliés de sa volonté de déraciner les branches du terrorisme de ses terres.