Vingt-et-un pays dont les Etats-Unis se réunissent, demain, à Londres, afin d'assurer le Yémen de leur soutien dans ses efforts pour contrer la menace Al-Qaïda, mise en évidence par l'attentat manqué contre un vol entre Amsterdam et Detroit le jour de Noël. La “réunion internationale”, comme Londres l'a baptisée pour indiquer un niveau inférieur à une “conférence” et a fortiori à un “sommet”, ne durera que deux heures, et ne devrait pas déboucher sur des résultats concrets. Le but affiché est de permettre “aux pays amis” du Yémen de l'assurer de leur solidarité dans son combat difficile contre le terrorisme. La réunion sur le Yémen a été convoquée par le Premier ministre britannique, Gordon Brown, après la tentative d'attentat du 25 décembre dernier. Barack Obama a accusé Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) d'avoir “entraîné” et “équipé” au Yémen le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, qui a tenté de faire détoner un explosif à bord du vol 253. Aqpa a revendiqué l'attentat avorté, tout comme l'a fait, dimanche, Oussama ben Laden, dans un enregistrement audio. Le Yémen, secoué par une rébellion dans le nord et un mouvement sécessionniste dans le sud, fait figure de sanctuaire pour les extrémistes islamistes. Sa situation économique alimente également les extrémismes : déjà l'une des nations les plus pauvres du monde, le Yémen fait face au déclin de ses réserves pétrolières qui représentent 75% de ses revenus. La réunion de Londres portera sur “l'aide à apporter au gouvernement du Yémen afin d'améliorer la sécurité, déraciner Al-Qaïda et promouvoir le développement social et économique”, a expliqué une porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères. “Il y a un véritable problème au Yémen”, a expliqué, dimanche, le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband. “Le fait qu'Al-Qaïda dans la péninsule arabique aurait tenté de frapper à Detroit marque une nouvelle phase dans la campagne, et c'est pourquoi il y a une réunion importante mercredi... Le Yémen a grossi dans notre radar au cours des 18 derniers mois à deux ans”, a-t-il ajouté sur la BBC. La rencontre sera placée sous haute surveillance, le niveau d'alerte terroriste au Royaume-Uni ayant été rehaussé vendredi d'“important” à “sérieux”, soit le quatrième palier sur cinq. Seront notamment présents les Etats-Unis — qui pourrait être représentés par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton —, ainsi que l'Union européenne, les pays voisins du Yémen et le Conseil de coopération du Golfe (CCG). Le Premier ministre yéménite, Ali Mohammad Mujawar, se fera fort d'assurer ses alliés de sa détermination dans la guerre contre le terrorisme. Le chef du gouvernement viendra à Londres fort d'un nouveau coup porté à Al-Qaïda, après la mort dans un raid aérien de son chef militaire dans la péninsule arabique. Le Yémen a de plus suspendu l'octroi de visas d'entrée aux étrangers dans ses aéroports, afin d'empêcher une infiltration d'extrémistes. Le Royaume-Uni a, de son côté, fait cesser les vols directs avec le Yémen. Hillary Clinton a récemment loué cet “effort antiterroriste” mais la secrétaire d'Etat américaine a réclamé “des mêmes résultats en matière de développement”, évoquant la nécessité de “combattre la corruption”.