UNICEF: mise en garde contre l'obstruction de l'aide humanitaire à Ghaza    Le festival de cinéma palestinien SARD aura lieu à Rennes du 24 au 30 mars    Ooredoo remet les 20 voitures aux gagnants du ''Quiz 20 ans''    Des rencontres hebdomadaires avec les agriculteurs    Un ministre provocateur    548 colons prennent d'assaut Al-Aqsa le deuxième jour du Ramadhan    Ghaza : Au moins 116 personnes tuées depuis le début du cessez-le-feu    Selon l'entraîneur Hansi Flick : En lice pour un triplé, le Barça dépasse les attentes    Akbou formule des réserves contre la titularisation d'un joueur de la Saoura    Ligue 1 Mobilis (19e journée) : USMA-ESM délocalisé au stade Nelson-Mandela de Baraki    Tazemit pour le 1er jour de jeûne de l'enfant    La mercuriale en légère baisse dans les marchés    Opération de dons de sang    Zerrouki participe à des réunions ministérielles de haut niveau à Barcelone    Un métier en péril    Sean Baker, grand vainqueur    L'insoutenable et indicible odyssée-tragédie des migrants aux portes de l'Europe, ou le temps venu des rêves confisqués    Tajani : L'Italie souhaite diversifier ses investissements en Algérie    Lancement d'un projet de partenariat algéro-chinois pour la fabrication de pièces de rechange automobiles en Algérie    Une délégation du Collège de défense nationale d'Abuja en visite au siège de la Cour constitutionnelle    Hadj 2025 : Sayoud insiste sur la prise en charge optimale des pèlerins au niveau des aéroports    Le déni du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination constitue "une grave violation des droits de l'homme"    Médéa : relance en juin prochain de l'Unité de fabrication de principes actifs de Saidal    Le Conseil de la nation prend part à la réunion du comité exécutif de l'UIP    Oum El Bouaghi commémore le 68ème anniversaire de la mort du Martyr Larbi Ben M'hidi    "Le soufisme, essence de la religion et étape d'El Ihssan", thème des 17e Dourouss Mohammadia à la Zaouïa Belkaïdia d'Oran    Le Premier ministre s'entretient avec son homologue mauritanien    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie en République de Madagascar    Athlétisme: un nouveau record national pour l'Algérienne Loubna Benhadja    Des pluies parfois sous forme d'averses orageuses affecteront des wilayas de l'Ouest à partir de mardi    Séisme de magnitude 3,1 dans la wilaya de Batna    la Direction générale de la communication à la présidence de la République présente ses condoléances    La décision du TAS, nouvelle victoire pour la cause sahraouie contre les complots de l'occupant marocain    Des partis politiques dénoncent la campagne française hostile à l'Algérie    « Le respect mutuel »    Tennis/2e Tournoi international ITF Juniors J30 Algiers: l'Algérienne Benamar sacrée        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Yémen : le nouveau jeu de Sanaa
Alors que Washington dit ne pas envisager d'envoyer de troupes
Publié dans La Tribune le 12 - 01 - 2010

Face à une rébellion armée dans le nord et des revendications séparatistes dans le sud, le président du Yémen compte tirer des dividendes de la guerre qui se déroule dans son pays pour consolider son régime. Beaucoup de spécialistes de la donne yéménite le disent. La menace d'El Qaïda est moins dangereuse que l'insurrection des chiites zaïdites à la frontière avec l'Arabie saoudite ou que les appels dans l'ex-Yémen du Sud à la sécession. Le pouvoir à Sanaa entend bien avec cet intérêt nouveau tirer des dividendes. «Le régime exploite la guerre contre El Qaïda à son avantage pour attirer des aides de l'étranger et brider son opposition», estiment les spécialistes du Yémen. Alors que l'Occident presse le président Ali Abdallah Salah de sévir contre le réseau d'Oussama
ben Laden au Yémen, le régime tente d'instrumentaliser la carte El Qaïda pour faire taire les points de contestation sur le territoire du Yémen. Ainsi, le gouvernement tente de mettre tous ses ennemis dans le sac labélisé «Qaïda», la rébellion zaïdite, en cours depuis 2004, et les sudistes, dont une grande partie au sein du mouvement autonomiste, est contre la lutte armée. Les autorités de Sanaa sont confrontées à plusieurs fronts. Dans le Nord-Ouest, dans la région de Saada, l'armée yéménite affronte depuis 2004 des rebelles qui se réclament du zaïdisme, une branche du chiisme. Les zaïdites prônent comme exemple le Hezbollah libanais. De quoi susciter les intérêts des services étrangers qui pullulent dans la région. Ainsi, le conflit ne pourrait s'éviter une internationalisation en novembre dernier avec l'intervention de l'Arabie saoudite, qui accuse les insurgés de bénéficier du soutien de l'Iran.
La République islamique est devenue l'ennemi absolu de Riad depuis peu. La hantise d'une influence iranienne sur les insurgés yéménites n'est pas l'apanage uniquement de l'Arabie saoudite. Les Occidentaux et Israël sont également concernés par la zone instable. Dans le sud du Yémen, dans les gouvernorats qui constituaient avant 1990 le Yémen du Sud, la contagion sécessionniste s'est considérablement consolidée depuis 2007. C'est dans cette zone, à l'est d'Aden, que l'armée yéménite a bombardé à plusieurs reprises les 17 et 24 décembre. L'offensive, qui aurait fait une soixantaine de morts, a été aussitôt critiquée par l'opposition du sud. Il faut dire que le sud du Yémen constituait un Etat indépendant jusqu'en 1990. Récemment a eu lieu une grève pacifique pour protester contre la répression du pouvoir central et ses tentatives de faire l'amalgame entre le mouvement sudiste et le réseau El Qaïda.
Terreau d'instabilité
Cependant, l'appui américain, militaire et financier, au nom de la lutte contre El Qaïda va
inéluctablement renforcer le régime. Ce dernier se targue d'être stable et pourrait voir s'ouvrir un deuxième front, plus dangereux, au sud. La politique du pouvoir en place pousse ses opposants à des options plus radicales, comme le séparatisme dans le sud. Le régime a choisi une option qui pourrait s'avérer payante : tenter d'exagérer la menace d'El Qaïda afin d'exporter ses problèmes et les internationaliser. «Le pouvoir exploite l'intérêt de l'Occident pour exagérer la menace d'El Qaïda et fuir ses problèmes internes», affirment des observateurs. Mais, pour les opposants, le pouvoir «ne peut résoudre les problèmes du Yémen et ne constitue qu'une fuite en avant». Les solutions militaires pourraient être inefficaces. Seul le dialogue peut mener à une
solution, qu'il s'agisse de l'insurrection dans le nord, des demandes des sudistes ou de l'opposition interne, déçue par le report de deux ans des élections législatives prévues initialement en 2009. Le Yémen fait désormais face à cinq défis : la rébellion qui s'est intensifiée dans le nord, la contestation sudiste qui s'est transformée en mouvement séparatiste et qui n'est plus pacifique, la menace d'El Qaïda, l'opposition intérieure et une crise économique des plus aiguës. Pour les analystes, la clé de la solution à la crise yéménite n'est pas sécuritaire mais plutôt politique, voire économique.
Les difficultés du Yémen liées à l'économie demeurent un terrain favorable à l'extrémisme, au séparatisme dans le sud et à la rébellion chiite dans le nord. Les problèmes d'un des pays les plus pauvres du monde, a été aggravé par la chute des cours du brut. Les recettes du pétrole représentent 70% des revenus de l'Etat yéménite. La corruption et l'injustice sociale encouragent l'extrémisme au Yémen. Selon des statistiques officielles, le taux de chômage est de 34% et le revenu par tête d'habitant demeure parmi les plus bas au monde. Sur une population de 24 millions, presque la moitié des habitants vit sous le seuil de pauvreté, selon des statistiques du Fonds monétaire international (FMI).
Les avertissements de Zendani
Les Etats-Unis ont décidé de ne pas déployer de troupes au Yémen ou en Somalie. «Nous avons vu, tout au long de l'année écoulée, qu'El Qaïda était devenue un problème sérieux au Yemen. En conséquence, nous faisons équipe avec le gouvernement yéménite pour y cerner les camps d'entraînement et les cellules terroristes de façon beaucoup plus déterminée et soutenue», a déclaré le président américain Barack Obama. David Petraeus, le chef du commandement central américain qui supervise une zone allant de la Corne de l'Afrique à l'Asie centrale, a rencontré le 2 janvier à Sanaa le président yéménite Ali Abdullah Saleh. Entre les deux hommes ont eu lieu des discussions sur le renforcement de la sécurité ainsi que de la coopération militaire et économique. Mais l'idée de l'ouverture d'un nouveau front par l'armée des Etats-Unis au Yémen semble accueillie avec scepticisme par les autochtones. Le religieux yéménite Abdelmajid Zendani a assimilé une éventuelle intervention américaine au Yémen à une occupation militaire du pays. Il rejettera cette possible nouvelle «colonisation». Il affirmera que «la forte mobilisation des forces américaines et de l'OTAN, sous le prétexte de lutte contre la piraterie maritime est disproportionnée». Pour lui, ce déploiement serait uniquement lié à «la protection des sources du pétrole» dans les monarchies du Golfe, voisines du Yémen. Zendani, soupçonné par Washington de soutenir le terrorisme, a critiqué la conférence internationale sur le Yémen convoquée par le Premier ministre britannique Gordon Brown. «Que les Yéménites, gouvernants et gouvernés, soient vigilants avant qu'un protectorat ne leur soit imposé», avertira Zendani.
M. B.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.