La chirurgie esthétique trouve son origine dans l'une des plus belles légendes inventées par l'homme, celle de la fontaine de Jouvence ainsi racontée dans une chanson du XIIIe siècle : la fontaine du Nil et du paradis terrestre. Si un homme vieux et décrépit en buvait et en lavait ses mains, il revenait à l'âge de 30 ans et une femme était aussi fraîche qu'une vierge. La chirurgie esthétique qui n'est pratiquée qu'au niveau des cliniques privées commence à avoir du succès auprès des Algériens et des Algériennes. La demande sur ce genre de soins est en nette croissance, ces dernières années en Algérie, ce qui nécessite une organisation et une réglementation de l'enseignement de la chirurgie esthétique en Algérie. Il est impératif à l'avenir d'organiser et de réglementer les formations chez nous dans le but de lutter contre une certaine clandestinité. Une régularisation des compétences en rendant cette discipline diplômante pour assurer de meilleures conditions de traitement pour les patients, reste indispensable. Les praticiens de cette discipline ont une obligation de résultats et doivent, avant tout acte médical, «informer» le patient et «arracher» son consentement pour éviter les plaintes et les tracasseries judiciaires. Nouvellement introduite en Algérie, la médecine esthétique intéresse les deux sexes avec une nette prédominance féminine. Cette médecine qui était, il y a quelques décennies, destinée seulement aux riches, est désormais sollicitée par toutes les catégories sociales. On assiste à une démocratisation de la chirurgie et de la médecine esthétiques en raison de la disponibilité des produits et de techniques plus affinées. Les centres du laser et autres cliniques spécialisées dans le relookage extrême et la correction des imperfections sont en courbe ascendante. Bien qu'on soit encore très loin du Brésil, des Etats-Unis, de la France et du Liban. Les Algériens sont aussi soucieux de leur image et s'identifient allégrement aux canons de beauté occidentaux si ce n'est plus mais faute de moyens et d'informations, beaucoup hésitent, même s'ils souffrent en silence, à frapper à la porte d'un chirurgien plasticien. Notre culture est riche d'allusions et de description de femmes et d'hommes aux charmes certains et même notre religion promet aux fidèles croyants le paradis où se pavanent dans l'insouciance éphèbes et houris. La société aussi a évolué, la parabole nous renvoie des images qui nous mettent mal à l'aise. En matière d'emploi, les choses ont changé également. Il est rare de voir une annonce de recrutement sans cette phrase assassine ayant trait au physique présentable. Mais c'est tout un programme pour être présentable ! La mondialisation, c'est aussi l'homogénéité de certains comportements. Qui pouvait croire qu'un jour la Chine, qui interdisait, à l'époque de Mao Tsé Toung, aux camarades femmes de se maquiller, enregistrerait aujourd'hui plus d'un million de chirurgiens esthétiques. On organise même un concours de miss chirurgie esthétique qui ouvre aux lauréates toutes les portes de la gloire et de la réussite. C'est sans doute dans ce cheminement logique d'ouverture que l'Algérie deviendra, aux dires des spécialistes en la matière, la plaque tournante de la chirurgie esthétique au Maghreb et peut-être même en Afrique.