Photo : Fouad S. Un incendie a ravagé hier une vingtaine de commerces du marché dit Lalahoum (ex la Fonderie) dans la Basse Casbah d'Alger. Selon les locataires, le feu s'est déclaré à deux heures du matin. Les flammes ont complètement ravagé 17 locaux commerciaux avec leurs marchandises et touché partiellement 3 autres. Les premières conclusions de la police scientifique relèvent que le sinistre a été provoqué par un court-circuit. Sur les lieux, les revendeurs étaient choqués. Certains avaient les larmes aux yeux et d'autres exprimaient leur désarroi. La deuxième entrée du marché a été détériorée par les flammes qui ont endommagé la toiture en tôle ondulée. Le sol noirci par la suie traduisait l'ampleur des dégâts. Un jeune commerçant, dont le local a été calciné, estime la valeur de la marchandise abîmée entre 45 et 75 millions de centimes par commerce. Ils étaient nombreux à ne pas croire à l'hypothèse de la police scientifique qui, après les prélèvements effectués sur place, a déduit que l'incident a été provoqué par un court-circuit. « Quelqu'un a dû allumer volontairement une flamme pour détruire les commerces », estiment les propriétaires. Une thèse peu probable, selon le P/APC de la Casbah, Amar Setili. Outre la présence d'un veilleur de nuit dans le marché, M. Setili affirme que les résultats des services de la police sont tout à fait corrects. « Les commerçants dudit marché piratent le courant électrique », note-t-il. Et d'ajouter : « nous les avons avertis à plusieurs reprises mais ils n'ont pas voulu prendre en considération nos avertissements ». Dans ce contexte, l'APC de la Casbah a envoyé dernièrement une lettre à la direction de la Sonelgaz pour mettre fin à cet état de fait. « Les agents se sont rendus sur les lieux et ont procédé à des coupures d'électricité ». « Les revendeurs ne se sont pas pliés au règlement et sont revenus à la charge en piratant les fils conducteurs d'électricité», a précisé le P/APC. Selon le même responsable, le gardien du marché n'a remarqué aucun mouvement suspect durant sa garde. Concernant le dédommagement des biens brûlés, M. Setili a souligné que cela ne relevait pas des prérogatives de son institution. « C'est l'assurance qui se charge de ces formalités », a-t-il précisé. Pour apporter aide et assistance aux victimes, l'APC de la Casbah a envoyé une équipe d'hygiène pour dégager les lieux et porter main forte à ceux qui veulent remettre en place leurs tables.