C'est aujourd'hui jeudi que s'achève l'exposition «De la Grotte à la Médina» organisée par le musée Cirta. Cette manifestation culturelle qui a pour but de faire découvrir le passé antique de la ville des ponts à un maximum de public, en particulier les étudiants et les écoliers, a eu un franc succès selon la directrice Chadia Khalfallah : «En seulement quinze jours, il y a eu près de 500 personnes qui ont visité le musée. Il y avait surtout des jeunes, mais aussi des passionnés et des touristes. Avec l'expérience que j'ai eue auparavant dans d'autres musées, j'ai remarqué que les constantinois sont très cultivés, les gens viennent spontanément au musée, c'est très rare en Algérie». Première manifestation du genre, «De la Grotte à la Médina» a particulièrement séduit le public qui ne connaissait pas le patrimoine du musée Cirta. Durant un mois donc, le musée a exhibé tout ce qu'il possède de meilleur, c'est-à-dire des pièces, des statuettes, et des objets d'art, datant de différentes époques qui ont marqué la région. Ainsi l'exemple illustrant la richesse du patrimoine archéologique, sont les importantes pièces de mobilier découvertes dans les ruines près de Constantine qui confirment la notoriété de la ville, en tant que Capitale de la Numidie et qui prouvent aussi son glorieux passé culturel et politique du temps de Massinissa et de Jugurtha. La période romaine, quant à elle, reste très ancrée dans la mémoire de la ville, puisque le musée dispose d'une large collection de fragments et de pièces rares, des mosaïques, notamment la célèbre «Chasse», l'autre trésor est la statuette de bronze «la Déesse de la victoire» découverte par les français au début du 20ème siècle à la Casbah et qui démontre clairement que Constantine était une véritable métropole. Côté architecture, il y a bien des fragments provenant du site Tiddis situé à une trentaine de kilomètres, connu pour abriter un centre de production de céramique qui s'est étalé jusqu'aux périodes islamiques ; et également celles d'une villa romaine de deux étages qui atteste la richesse archéologique de la région. Par ailleurs, et après l'importante opération de la gendarmerie nationale qui a publié son bilan 2009, avec la saisie de quelque 200 pièces archéologiques, (essentiellement des statuettes, de pièces de monnaie, de tableaux, et de bijoux) le musée Cirta compte «toucher» un lot de ces pièces dans les prochains mois. C'est en fait ce qu'espère Mme Khalfallah même si pour elle, rien n'est encore sûr «C'est vrai que le Musée voudrait accueillir quelques pièces saisies par la gendarmerie nationale, mais ce ne dépend pas de nous. Concernant les tableaux de maître laissés par les français et qui ornent encore quelques bâtiments officiels, Mme Khalfallah souhaite aussi que son établissement s'approprie un jour ces toiles.