Le problème de la construction de la nouvelle mosquée au village de Aghrib (40 km au nord- est de Tizi-Ouzou) continue à faire couler beaucoup d'encre mais aussi à alimenter les rumeurs les plus folles dans la région. Une fois de plus, ce problème est revenu au-devant de la scène, cette semaine, avec la tenue d'un conclave des archs, vendredi dernier, suivi hier par un point de presse. Une rencontre avec les médias locaux a été donc organisée et animée par les élus locaux et les parlementaires de la région de Aghrib issus du RCD ainsi que par le comité de village représenté par une dizaine de membres. Une conférence de presse au cours de laquelle les intervenants sont revenus sur la genèse de l'affaire qui avait débuté en 2006 lorsque deux membres de l'ancien comité de village avaient sollicité une autorisation de construire une salle de prière du fait que celle de la mosquée (sise au niveau du cimetière de la localité) était trop exigue pour contenir tous les fidèles. Une autorisation et un permis de construire pour la réalisation d'une mosquée ont été délivrés par le P/APC présent à cette conférence de presse. Ce dernier reconnaît avoir été induit en erreur par les deux membres dudit comité avant qu'il ne se ravise en annulant les documents en question. Mais cela n'a pas empêché l'association religieuse d'entamer les travaux, encouragée par les documents administratifs en sa possession sans omettre d'ester en justice l'APC pour annulation du permis de construire. En fait, les conférenciers récusent les accusations apportées par cette association à l'endroit du comité de village et de la population de Aghrib qui aurait signé une pétition pour empêcher la construction de cette mosquée en saccageant le chantier de cette dernière. «Contrairement à ce qui a été dit et écrit, les citoyens du village, tous âges confondus, ont certes brûlé des planches mais celle du coffrage et non des tablettes du Saint Coran comme cela a été écrit», dira un des conférenciers. Les intervenants refusent à l'unanimité de voir le salafisme installé en Kabylie à travers les associations et les comités de villages. «En fait, le véritable danger vient de cette rampante idéologie et de ses animateurs qui tentent de dénaturer nos valeurs séculaires de l'Islam de nos ancêtres», dira M. Ikherbane aujourd'hui sénateur. Pour lui, comme pour le reste des intervenants, «les intégristes ont échoué politiquement et veulent maintenant se régénérer à travers les nébuleuses locales», dira encore M. Ikherbane. Quant à M. Belkacem, président du comité de village, il soulignera qu'une assemblée générale des habitants du village de Aghrib se tiendra, vendredi prochain, en présence des représentants des autres comités de villages des archs limitrophes à l'issue de laquelle les villageois auront à décider. «Si la population décide de voir les travaux de cette mosquée se poursuivre, leur volonté sera respectée mais au cas où ils se prononceront sur le non-achèvement, il n'y aura pas de construction. Le dernier mot revient à la population», dira le président du comité de village de Aghrib qui soutient que son comité avait jusque-là fait preuve de beaucoup de patience et de sagesse en invitant les initiateurs de ce projet à cesser leurs travaux.