Les femmes tiennent une très grande place dans toutes les légendes de la mythologie des différents peuples de l'antiquité. Nombreuses sont les femmes légendaires qui, selon la tradition, sont les fondatrices de certaines villes, à l'origine de certaines races, voire de certains continents, comme l'Europe, l'Asie. Nombreuses aussi sont les déesses qui sont, soit favorables, soit défavorables à certains peuples. Quelle attitude devait adopter un esprit tel qu'Hérodote, qui se voulait rationaliste, face à ces légendes et à ces mythes? Elle est très complexe; tantôt il rejette avec scepticisme ce qui lui semble incroyable, tantôt il tente d'expliquer les sources du mythe dont il vient de parler, et, parfois enfin, il accepte avec une naïveté désarmante des histoires absolument fantastiques. Au début de son œuvre, Hérodote, voulant expliquer les sources de l'inimitié entre Perses et Grecs, rappelle quelques légendes célèbres de la mythologie grecque. La première est celle d'Io, fille du dieu fleuve Inachos. Tout le monde connaît l'histoire de cette infortunée jeune fille dont Zeus était tombé amoureux, qui fut poursuivie par la jalousie d'Héra, changée en génisse pour y échapper, et qui dut finalement s'enfuir en Egypte, laissant la trace de son passage au Bosphore, (passage de la vache), car elle était poursuivie par un taon suscité par Héra. La tradition nous dit qu'en Egypte elle donna naissance à un fils, Epaphos, qui fut un des héros de la nation égyptienne, ancêtre de Cadmos et d'Europe.