Hadj M'rizek est un brillant interprète de chaâbi. De son vrai nom Arezki Chaïeb, originaire de Kanis à Azzefoun, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, il est né en 1912 à la Casbah. Il fréquente l'école « indigène » du quartier de Soustara, l'école Sarrouy où il obtient en 1927, le Certificat d'études primaires (CEP indigène). Très jeune, son demi-frère, Mohamed Kehioudji, musicien et également son impresario, l'initie à la musique, notamment à la percussion en taquinant tour à tour le tar (tambourin) puis la derbouka (tambour) avant de se mettre au chant populaire le chaâbi, puis le hawzi. Il formera ensuite son propre orchestre et entame les enregistrements de ses premiers disques 78 T avec les titres "Naoui nchallah entoub", "Ya Rabi Sahali mara", "Ali R'ssol El Hadi" et "Qom Essaqi", suivis d'une autre série d'enregistrement dont "Ya taha El Amine", "Ya El Qadi", "Elbla fel kholta". Après la première guerre mondiale, l'artiste qui excellait également dans les genres "Aaroubi"(bédouin) et "Medh" (chants religieux), poursuivit son parcours artistique avec l'enregistrement des chansons "Yarassi noussik" et la très populaire "El Mouloudia" (à la gloire du grand club omnisports d'Alger) dont les paroles ont été écrites par feu Noureddine Meziane dit Cheikh Noureddine (1918-1999). El Mouloudia fut le club fétiche de Cheikh M'rizek qui y a assuré la fonction de vice-président en 1937. L'ambiance particulière de Ramadhan, à l'instar de nombreux autres chanteurs de chaâbi de l'époque, l'inspire pour agrémenter les longues soirées sur les terrasses des "Douirates" (maisons) de la Casbah et au mythique "Café Malakoff" dont il était co-gérant. Hadj M'rizek, avait pour ambition de s'essayer à d'autres genres musicaux et notamment à l'écriture poétique mais ne put aller au terme de son projet.