Le quotidien qu''il dirige depuis une année donne plus d'importance à la photo. Il y a d'abord, selon lui, «un souci esthétique, et la photo en elle-même peut représenter un élément d'information. Une nécessité d'occuper la surface rédactionnelle Quand on a une page à une page et demie de publicité, à moins de surcharger les journalistes ou de «piquer» sur Google, le recours à la photo s'avère salutaire. Il déplore cependant la quasi disparition du photographe capable de prendre un cliché qui dispenserait presque de la lecture de l'article. «Avant, avec un nombre réduit de pellicules, le photographe était obligé d'attendre le moment propice pour fixer son objectif. Avec le numérique, on mitraille et on est obligé de chercher au milieu d'une pile de photos quelconques la meilleure qui colle au sujet». La production des photographes serait en quelque sorte une matière brute livrée en vrac et qu''il faut trier. Si pour le journaliste, le numérique a réduit le professionnalisme chez beaucoup de photographs, il permet par des opérations de montage; des modifications de la lumière, de la couleur de donner une autre dimension à la photo. Chaque jour, il est astreint à choisir la photo de une souvent retravaillée et recadrée. Ce n'est pas nécessairement le travail du responsable de la rédaction mais il se trouve, regrette M. Berrached, que «dans nos rédactions, celui qui fait la jonction, qui établit le lien entre le texte et l'image à savoir le secrétaire général de rédaction, a disparu». El Youm travaille avec un seul photographe, mais il est abonné à New Press dont il reçoit les photos pour un abonnement mensuel de 20 000 DA.