Photo : Fouad S. L'Etat algérien est déterminé à durcir le dispositif de lutte contre la contrefaçon qui touche le marché de la pièce de rechange. C'est une question de «sécurité et de respect des droits de la propriété intellectuelle», a reconnu Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce. Ainsi, de novembre à aujourd'hui, les services de contrôle et de répression des fraudes ont réussi à interdire l'accès sur le marché de « 2000 tonnes de pièces de rechange non conformes, soit l'équivalent de 10 millions de dollars», indique le ministre à la journée d'étude et d'information sur la contrefaçon de la pièce de rechange, tenue hier à Alger. Cette rencontre qui a réuni plusieurs équipementiers, des concessionnaires ainsi que des importateurs de pièces de rechange automobile, témoigne de la volonté de tous ces partenaires «d'assainir le marché de l'automobile des parasites» , allusion aux faussaires, précise M. Djaâboub. Le marché algérien de l'automobile a l'avantage d'être porteur comme l'indique le nombre d'importateurs spécialisé uniquement dans la vente de pièces de rechange. On dénombre 9913 importateurs et 38.800 commerçants inscrits au registre de commerce, soit 3% de l'ensemble de l'activité commerciale. L'Algérie a importé en 2009 l'équivalent de 496 millions de dollars en pièces détachées, soit un total de 43.000 tonnes M. Djaâboub qui met en relation directe pièce contrefaite et augmentation des accidents de la circulation, a estimé que ces derniers sont à ce titre «20 fois plus élevés dans les pays en développement», ce qui devra nous mettre en garde contre «les répercussions économiques et sociales de ce type d'accidents».L'Algérie a pris déjà des dispositions en matière de lutte contre la contrefaçon et peut prendre encore d'autres mesures, si besoin est, «au titre des prochaines lois de finances, du code de commerce ou de la loi sur la protection du consommateur», indique le ministre. La lutte contre la contrefaçon a connu un durcissement du contrôle aux frontières à partir de juin 2006 et ce en application du décret de décembre 2005 qui élargit le contrôle avant déclaration à la pièce de rechange alors qu'il n'était prévu que «pour les produits alimentaires, les produits cosmétiques ou d'hygiène corporelle», ajoute-t-on. De plus, le ministère du Commerce a donné instruction en date du 11 avril 2007 aux services de contrôle aux frontières pour refuser toute marchandise qui ne comporte pas de mentions commerciales, telle l'origine etc, et ce pour enrayer ces pratiques illégales, déloyales et comportant des risques pour la santé du consommateur. Le ministère a pu s'appuyer dans son travail sur la banque de données des grands producteurs de marque qu'il a pu constituer. De plus, M. Djaâboub a exclu la possibilité aux importateurs touchés de faire recours au niveau des inspections de contrôle pour les porter à un nouvel échelon, la commission nationale ministérielle. Malgré cet effort, pour le ministre du Commerce, seule l'entrée en service du nouveau laboratoire des essais des produits industriels en cours de réalisation peut apporter un coup de grâce à la contrefaçon et à l'imitation frauduleuse qui touche les grandes marques tous produits confondus.