Photo :S. Zoheir Par Youcef Salami Six cent dix-neuf normes se rapportant à la pièce de rechange sont développées par l'Algérie. Douze laboratoires y sont reconnus. Est-ce suffisant pour lutter efficacement contre la pièce détachée contrefaite ? Quelle est la mission d'un laboratoire de contrôle de pièces de rechange ? Et comment décider de standards de mise sur le marché de la pièce de rechange ? L'Algérie peut-elle transposer certaines normes étrangères ?Autant de questions posées à la faveur de la journée d'«étude et d'information» sur la pièce de rechange automobile organisée la semaine dernière par la Direction de la concurrence et des prix de la wilaya d'Alger, en collaboration avec l'Association des concessionnaires et en présence de représentants de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et de la direction générale des Douanes algériennes (DGD) et d'équipementiers.Beaucoup de choses ont été dites à l'occasion de cette rencontre où l'industrie de la pièce de rechange et les normes qui s'y appliquent ont été mises en exergue. L'évolution de cette industrie est telle que des normes s'effacent et que de nouvelles voient le jour. Il en est ainsi pour la norme ECER90, une norme européenne. Elle s'applique aux plaquettes et aux mâchoires de freins. Elle est entrée en vigueur en 2001. Si elle a été créée, c'est pour assurer une bonne qualité de freinage. Cette norme, par exemple, l'équipementier doit la respecter ; elle a valeur de critère consigné dans le cahier des charges du constructeur automobile. Et ce n'est pas fini, un laboratoire accrédité va tester le produit fabriqué, selon le cahier des charges du constructeur. Cette norme, l'Algérie peut-elle la transposer dans sa réglementation ?En vue de mettre de l'ordre dans le marché de la pièce de rechange et de lutter contre la pièce détachée contrefaite, de nouvelles mesures ont été engagées fin 2009. Le 12 octobre 2009, il a été ainsi décidé d'instituer le certificat d'origine, un document à se faire délivrer dans le pays producteur de la pièce de rechange. Le 10 décembre de la même année, le certificat d'origine a été remplacé par une attestation à fournir par les importateurs de la pièce détachée. Aujourd'hui, il est interdit de mettre sur le marché des pièces détachées qui ne sont pas importées du pays d'origine.Le ministre du Commerce, Hachemi Djaaboub, qui était présent à cette journée «d'étude et d'information», a rappelé l'engagement ferme de l'Etat à «éradiquer» la contrefaçon et a appelé les importateurs à respecter la réglementation en vigueur dont les mesures mises en application «rigoureuses» devraient permettre une «meilleure protection» des consommateurs. M. Djaaboub a, dans son intervention, mis en exergue la nécessité de «coordonner» les actions entre les différentes structures pour promouvoir le marché de la pièce de rechange et lutter contre la fraude et la contrefaçon. Il a par ailleurs fourni une foule de chiffres sur le marché de la pièce de rechange, avançant que les importations de ces pièces automobiles ont atteint en 2009 un volume de «43 000 tonnes». En valeur, cela correspond à «496 millions de dollars». Le ministre a fait également remarquer que «près de 6%» des pièces de rechange automobiles importées ont été interdites d'entrée sur le territoire national durant l'année précédente. Il a également souligné que le nombre de commerçants exerçant dans le segment de la pièce de rechange a atteint «38 800» (3% de l'ensemble des commerçants inscrits au registre du commerce) se composant de 9 913 importateurs, de 2 309 commerçants de gros et de 26 986 commerçants de détail.Certains concessionnaires automobiles avaient émis des réserves quant à l'application de ces nouvelles mesures, estimant qu'elles allaient alourdir les formalités d'importation de la pièce de rechange.