Une chaîne de télévision dédiée à la recherche scientifique en Algérie sera lancée prochainement, a annoncé jeudi à Alger le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Hafid Aourag. «Algerian Research Channel, qui est basée au Centre d'études et de recherche sur l'information scientifique et technique (Cerist), émettra sur le Web et dispose d'ores et déjà de ses propres studios, plateaux et équipements techniques. Une nouvelle stratégie portant développement de la recherche scientifique au pays vient d'être mise sur pied. La Conférence nationale des centres de recherche vient d'être en effet installée par la direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique, lors d'une rencontre regroupant l'ensemble des établissements et agences de recherche, tenue à Alger. Voir différemment la recherche scientifique, est l'objectif essentiel de ce nouveau système, indique M. Hafid Aourag, intervenant aux travaux de cette rencontre. Un tour d'horizon critique et à la fois perspectif de la recherche en Algérie a été fait par le directeur devant un panel de responsables de différents organes de recherche. L'intervenant regrette d'emblée qu'«aucune vision sur un développement réel de la recherche n'est jusqu'ici en place». Pour appuyer son constat, le DG déplore l'absence de synthèses « globales » de chaque centre ou autre établissement de recherche « pour voir ce qui marche et ce qui ne marche pas ». Ainsi, il souligne l'urgence d'une stratégie à court, moyen et long termes. Le professeur Aourag s'est longuement attardé lors de son intervention sur les principaux jalons sur lesquels s'articule la stratégie adoptée par sa direction : organisation, infrastructures, équipements, ressources humaines et environnement propice. L'organisation de la recherche se traduit, dira le directeur, par la promulgation d'une batterie de textes législatifs, mais surtout la cohésion entre centres de recherche. En ce sens, l'orateur relève un décloisonnement entre la recherche universitaire et celle des centres de recherche. Soulignant le nombre de 19 centres de recherche opérant actuellement, il fera savoir que ce nombre sera porté à 50 à horizon 2012. « La répartition géographique de ces établissements est étudiée avec la concertation de différents secteurs en tenant en compte des besoins socioéconomiques de chaque région du pays », souligne-t-il. Mieux, le caractère « égoïste » présent en termes d'équipement des centres sera contré. S'agissant des ressources humaines, M. Aourag annonce le lancement prochain d'une opération nommée «jeunes talents», qui aura comme but « un recrutement sélectif des compétences ». Une formation doctorale sera permise à ces jeunes talents. Se basant sur le chiffre de 600 postes budgétaires annuellement, le DG note le nombre de 2500 nouveaux chercheurs attendus en 2012. Objectif : « atteindre 4500 chercheurs permanents et 25.000 chercheurs universitaires en 2012 », poursuit-il. Le conférencier souligne également que le volet environnement doit être « propice » pour le chercheur en vue d'une « créativité meilleure ». Il note à cet effet que sur une directive du ministre de l'Enseignement supérieur, les centres de recherche doivent fonctionner désormais H/24. « Le chercheur peut se rendre dans son labo, à minuit ou à 0 2 heures du matin pour vérifier son idée, si bon lui semble ».