Le gouvernement soudanais et le Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE) promettent de «bonnes nouvelles» au Darfour, une région en proie à une guerre civile depuis 2003. Ahmed Mohamed Wady, le représentant du MJE, un des deux principaux groupes rebelles du Darfour, et Hadj Majid Suwar, un dirigeant du Parti du congrès national (NCP, au pouvoir) ont signé hier soir à Khartoum un accord pour un cessez-le-feu provisoire. «Après trois séries de négociations menées pendant trois jours, nous avons acquis la conviction de l'importance de conclure un accord de paix global pour mettre fin à la souffrance de notre peuple», explique l'ex-rebelle. «Cet accord contribuera à la fin des tensions dans la région et favorisera la réalisation de la stabilité globale», estime le représentant du gouvernement. Les deux parties pourraient se retrouver dès demain à Doha pour des négociations de paix directes sous les auspices du Tchadien Idriss Deby Itno. Le président Omar el-Béchir qui est en campagne électorale, souhaite signer cet accord avec le Dr Khalil Ibrahim, le leader du MJE avant les élections - législatives, régionales et présidentielles - du 11 avril prochain. Avec tous les autres groupes avec lesquels ses «envoyés spéciaux» mènent des tractations aussi. «Nous devons signer un accord-cadre portant sur les enjeux cardinaux à aborder lors des négociations, comme le partage de la richesse, la sécurité et la situation des déplacés», déclare depuis N'Djamena Ahmed Hussein, porte-parole du JEM tout en précisant qu'un tel accord représenterait «une avancée, pas plus». El-Béchir est plus optimiste. Il estime que ces négociations pourraient mettre fin aux affrontements au Darfour une fois cet accord signé. Plusieurs tentatives de compromis entre les deux parties sous les auspices du Qatar et du médiateur de l'ONU et de l'Union africaine, Djibrile Bassolé, ont échoué, la dernière en date à Doha l'an dernier. L'Armée de libération du Soudan d'Abdelwahid Nour (SLA-Abdelwahid) l'autre important mouvement rebelle de cette province de l'Est du pays qui refuse de participer au processus de paix et qui a demandé récemment à ses troupes de chasser les forces pro-gouvernementales du Jebel Marra, une région fertile au cœur du Darfour, laissera-t-elle la paix revenir au Darfour et entre N'Djamena et Khartoum qui ont normalisé leurs relations après cinq ans d'hostilités ?