Le nouveau parlement inaugure ses travaux en attendant l'investiture prévue ce jeudi du président Omar El Béchir. Dominé par le Congrès national (300 sièges) et le Mouvement de libération du peuple du Soudan (SPLM, ancienne rébellion sudiste) qui détient 99 sièges, il a réélu hier par 383 voix Ahmed Ibrahim Tahar, du parti présidentiel du Congrès national, comme président du parlement, un poste qu'il occupe depuis 2005, suite à la signature de l'accord de paix entre Khartoum et la rébellion du sud-Soudan. Son rival, Ismaïl Hussein Fadl, du parti du Congrès de Hassan Tourabi, n'a récolté que 26 voix. Précision : dix élus n'ont pas pris part à la session et 20 sièges n'ont pas été pourvus suite à l'annulation des résultats. Selon M. Tahar, la nouvelle législature connaîtra « deux défis » : le référendum du 9 janvier 2011 sur l'autonomie du sud et la paix au Darfour, région de l'ouest du pays en guerre depuis février 2003. « La première mission de l'assemblée sera d'appeler les sudistes à préserver l'unité du Soudan car c'est là où réside leur intérêt alors que la séparation n'apportera que la division et la guerre », dit-il, ajoutant que « l'assemblée aura à résoudre le conflit du Darfour. Les armes et les tueries n'ont pas répondu aux revendications populaires et il revient aux représentants du peuple d'achever la marche pour la paix ». Jeudi prochain, au grand dam de certaines ONG internationales, comme Human Rights Watch (HRW) qui a appelé les pays membres de la Cour pénale internationale à boycotter l'évènement, El Béchir sera investi dans ses fonctions de président en présence de plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement et de Haïlé Menkerios et Ibrahim Gambari, représentants spéciaux du secrétaire général des Nations unies. Ils assisteront à ces cérémonies prévues le 27 mai normalement et non par « courtoisie diplomatique », explique Marie Okabe, porte-parole adjointe de l'ONU. Parallèlement à ces deux « installions » après celle de l'ancien dirigeant rebelle Salva Kiir qui a prêté serment vendredi en qualité de premier président élu du Sud-Soudan en attendant sa désignation comme premier vice-président d'El Béchir, le Soudan continue à mettre le cap sur l'avenir et tordre le cou à ses « rebelles ». Comme Khalil Ibrahim, le chef du Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE), qui ne sait plus où donner de la tête. Non seulement il n'a plus les faveurs du Tchad - sa présence à N'djamena n'est plus souhaitée tout comme au Caire - mais son mouvement fait eau de toutes parts. Khalil Ibrahim qui a refusé de répondre au médiateur conjoint de l'ONU et de l'Union africaine, Djibrine Bassolé à Tripoli, reconnaît ouvertement, une première, l'apparition de fissures dans les rangs du MJE. Plusieurs groupes de combattants ont rallié les forces gouvernementales de l'armée. Notamment à El Geneina.