Plus d'un mois après que le projet de loi relatif à la criminalisation du colonialisme français ait été soumis à l'Assemblée populaire nationale par 120 députés issus pour la majorité du FLN, hormis deux partis politiques, à savoir le MSP et le FNA ainsi que la famille révolutionnaire qui soutiennent cette proposition, les partis que nous avons joints par téléphone n'ont pas, du moins jusqu'à présent, affiché leur soutien au projet de loi en question. C'est dire que si Moussa Touati et Aboudjera Soltani ont soutenu ouvertement la démarche de la première force sur l'échiquier politique national, qui traduit le vœu du peuple algérien ayant souffert des affres du colonialisme, d'autres leaders politiques préfèrent s'accorder encore plus de temps afin s'exprimer sur cette question au moment voulu. Le porte-parole du Rassemblement national démocratique, Miloud Chorfi, considère que les positions de l'Etat algérien quant à la question du colonialisme sont claires. A la question de savoir si le parti du Premier ministre soutient la proposition faite par les députés de la première force politique du pays, notre interlocuteur a affirmé ne pas pouvoir répondre. Du côté du mouvement «El Islah», le parti a entamé des contacts avec les ambassades en Algérie des pays qui faisaient partie des anciennes colonies de la France, pour les appeler à la promulgation de lois criminalisant le colonialisme, et coordonner les actions pour la promulgation d'une motion onusienne criminalisant le colonialisme», a indiqué Benabdeslam, qualifiant la loi glorifiant le colonialisme approuvée par l'Assemblée nationale française de «loi de la honte». «El Islah» pose la reconnaissance des crimes perpétrés par le colonialisme français, les excuses et la compensation comme «conditions pour l'édification de relations normales entre l'Algérie et la France», a-t-il insisté. De son côté, le Parti des travailleurs, qui suit avec intérêt la question et enregistre les réactions suscitées par le projet de loi en question, affirme qu'il n'adhère pas à cette démarche pour deux raisons principales. En effet, le parti de Louisa Hanoune considère nécessaire la reconnaissance par la France du fait colonial, il reste qu'elle ne souscrit par à cette démarche. Le député Ramdane Taazibt précise à ce propos que premièrement, « nous n'avons pas été informés en tant que parti politique au moment où ce projet de loi a été élaboré ». En outre, ajoutera-t-il, « cette proposition pose un problème d'interférence de prérogatives, car la diplomatie est une prérogative du président de la République». Soulignons qu'au lendemain de la proposition relative à la criminalisation du colonialisme français, certaines voix parmi la classe politique ont indiqué que ce projet pose un problème de forme et de fond, précisant que la question relative à la criminalisation du colonialisme français est très sensible, d'où la nécessité de l'aborder avec prudence.