Le poulet reprend son envol dans le plus pur style spéculatif de la « gallinacé connection». A l'approche de la fête du Mawlid, les prix s'emballent. On est passé de 16O DA à 22O DA le kilogramme. Sans tout autre forme de procès, le consommateur est sommé à l'amende en y laissant des plumes. Le poulet de ferme déployant ses attributs festifs pour la circonstance se met à l'évidence pour battre en brèche cette fulgurante spéculation des prix. Pour la poularde, les moins lotis iront fouiner dans les basses cours l'heureuse élue du souper cérémonial. A un prix moindre, on aura quand même évité l'écueil imposé par les spéculateurs. En termes qualité prix, les viandes blanches bien marinées se ressemblent. Autant se rabattre sur les moins chères pour casser les prix. L'aliment de bétail sur lequel on jette tous les anathèmes des pratiques spéculatives reste un faux semblant. Dans un marché encore instable, il restera toujours des spéculateurs pour faire la grande saignée. L'affichage des prix défie alors tout entendement : le coût du poulet peut augmenter d'un tiers en l'espace de 24 heures. Face à cette folle envolée, le poulet demeure insaisissable. A telle enseigne qu'il est devenu un faste pour nos plats. Et le consommateur en demandera tout le temps devant l'éventualité d'un plat de couscous au poulet. Demain il ne se passera pas grand-chose pour ramener les prix à la raison. Le coup est parti, il parait que c'est la rançon de la pratique des prix libres. Par conséquent le poulet prendra toujours son envol au dessus d'une ville de coucous.