Photo: Makine F. Le scandale qui a secoué Sonatrach, poumon de l'économie nationale, n'a « aucunement » déteint sur son rendement et sa production. Preuve en est, les revenus pétroliers, durant le mois de janvier, ont atteint les 4,2 milliards de dollars, a affirmé, hier, sur les ondes de la radio nationale, M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines. Invité de l'émission Tahaoulet de la chaîne I, le ministre a estimé que ce genre de problème n'épargne aucune entreprise nationale ou étrangère. Sonatrach, entreprise mondiale, première en Afrique, se doit, selon lui, de miser sur « la formation » dans le domaine du contrôle en renforçant davantage les mécanismes de surveillance des marchés et des appels d'offres. Notion déjà prise en charge par le conseil de gestion et l'assemblée générale de l'entreprise, indique-t-il en faisant savoir qu'à partir de cette année, l'Institut algérien du pétrole assurera, pour la première fois, des formations dans les domaines du contrôle et de l'expertise. De façon à combler le déficit en ce sens et qui s'est fait sentir à travers les actes de malversations dont a été victime Sonatrach. A l'avenir, promet le ministre, en plus de l'intervention du contrôle de l'Etat à travers la Cour des comptes et l'IGF, « la rigueur sera de mise ». Abordant le 39e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, M. Chakib Khelil affirme que depuis cette date, « tous les défis ont été relevés ». Conséquence, indique-t-il, les réserves des hydrocarbures actuelles sont les mêmes que celles de 1971. Depuis 39 ans, en prenant en compte la consommation et l'exportation de cette ressource, on peut dire que l'Algérie a glané beaucoup d'acquis, si l'ont sait, dira le ministre, que depuis 2000, plus de 121 nouvelles découvertes pétrolières ont été effectuées. Interrogé sur l'affaire Algérie-Egypte, l'invité de la radio tient à précisé que l'Algérie ne vend pas à l'Egypte du gaz naturel, mais du gaz butane. Après la suspension de la convention signée entre les deux pays, jusqu'à satisfaction des redevances, l'Egypte se verra contrainte, explique-t-il, d'appuyer les prix internes du gaz butane qu'elle achètera sur le marché mondial. Donc pas avec les mêmes prix proposés par l'Algérie. Sur un autre registre, le ministre indique que les préparatifs de la conférence internationale du gaz prévue pour le 19 avril prochain vont bon train. L'élaboration d'un « cartel du gaz », initiative algérienne, fera partie des propositions qui seront soumises lors de cette rencontre, ainsi qu'au congrès des ministres de l'Energie et de l'Environnement qui aura lieu aussi en Algérie le 26 du même mois. M. Chakib Khelil écarte cependant toute augmentation des prix du pétrole à l'occasion de la réunion de l'OPEP prévue pour le 17 mars prochain à Vienne. Concernant le marché européen, l'invité de la radio indique que des négociations ont été entamées depuis deux ans pour faciliter l'accès à ce marché, mais à condition de faciliter aussi la circulation des personnes. « L'Europe demande la liberté de commercialisation sans la liberté de circulation. Chose que désapprouve l'Algérie dans le cadre de la diplomatie du gaz », déclare-t-il. Evoquant par ailleurs la taxe carbone, M. Chakib Khelil fera savoir que cette mesure « porte préjudice » aux pays producteurs de pétrole. Des négociations sont en cours avec les pays exportateurs des hydrocarbures, pour prendre en compte les pays vivant de cette seule ressource, déclare-t-il en affirmant que l'Algérie a déjà pris les devants en développant des projets spécifiques dans le cadre de la protection de l'environnement.