Photo : Fouad S. L'équipe d'Horizons a su créer à nouveau une ambiance conviviale lors de la cérémonie hommage, placée sous le haut patronage du président de la République, consacrée aux artistes qui ont porté haut les couleurs de l'Algérie durant la Révolution. Le Musée du moudjahid au Maqam Echahid a permis à de nombreuses figures de la famille artistique et du mouvement national de se retrouver jeudi pour partager des moments de recueillement et de chaleureuses retrouvailles. De nombreuses figures connues comme Saïd Hilmi, Djaffar Beck, Fatiha Berbère, Mustapha Preure, Abdelhamid Rabia, Cherifa, Djamila, Larbi Zekkal avaient pris place dans la salle plus d'une heure avant le début de la cérémonie rehaussée par la présence du Secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la Communication M. Azzedine Mihoubi et de l'ex-minsitre de la Culture M. Lamine Bechichi. Le Secrétaire d'Etat chargé de la Communication a souligné dans une courte intervention l'importance et la valeur du travail de mémoire qui se fait au niveau du journal. «Le rôle d'un quotidien, dira-t-il, n'est pas d'assurer sa présence chaque matin dans les kiosques mais d'être aussi un acteur dans l'animation de la scène culturelle, de jouer un rôle pour susciter comme élément actif de la société civile des débats». Zehira Yahi, chef de cabinet de la ministre de la Culture, le chef de cabinet du ministre des Moudjahidine et le directeur des Archives nationales étaient là ainsi que de nombreux responsables de la presse nationale (le Temps d'Algérie, El Moudjahid, Liberté, El Massa, l'APS, El Fedjr, El Ahdath, Algérie - News… Simpral et SIA). Le numéro spécial, quatrième d'une série, qui a pour ambition comme le soulignera dans son allocution d'ouverture Mme Abbas est « de rendre un hommage mérité à toutes les artistes qui ont fait l'histoire et qui demeureront éternellement les symboles d'une Algérie qui n'ont jamais plié face à la soldatesque coloniale ». « Le devoir de mémoire doit être une préoccupation permanente pour notre pays », a-t-elle ajouté. UNE PRESTIGIEUSE TROUPE A vrai dire, la célébration a été double. En premier lieu, un exposé de M. Bendameche a retracé le parcours des chanteuses et mis en exergue les qualités et la valeur des œuvres culturelles écrites ou chantées par les messagères de la Révolution. Dans cette évocation, les noms d'Anna Greki, Nadia Guendouz côtoyaient ceux des femmes qui ont milité à l'instar de Bahia Farah dans le cadre de la fédération de France du FLN. Le conférencier n'a pas omis celles qui comme Fadhila Dzairia ou Aouichette au déclenchement de la grève des huit jours en 1957 se sont portées volontaires pour «porter à la population les directives et le message de la Révolution». Il a été, par ailleurs, question de la prestigieuse troupe artistique du FLN qui avait en matière de théâtre et de musique présenté de multiples facettes de la culture algérienne dans de nombreux pays. Les nombreux invités ont vécu des moments intenses d'émotion quand M. Mustapha Sahnoun avec une verve qui a déridé la salle a évoqué le contexte de sa création et quelques moments de son histoire. Il a ressuscité les souvenirs de Farid Ali, Mustapha Kateb, Sid Ali Kouiret, Hssissen, Il n'a pas hésité à chanter un morceau humoristique de Djaffar Beck composé au lendemain de la proposition par De Gaulle de la paix des braves. Présent dans la salle, celui qui était considéré comme le plus jeune élément de la troupe, a livré son témoignage. «En Yougoslavie, des spectateurs venaient nous tâter pour voir quel était ce peuple qui menait une guerre contre une puissance comme la France», dira El Hadi Rdjeb. Lui aussi entonnera un chant repris par la salle. Comme de tradition, de nombreuses artistes ont été honorées. Des vivantes comme Fatiha Berbère, Farida Saboundji, Henda la danseuse qui a séduit avec sa danse kabyle des étoiles de la scène à Moscou. Nouria, une autre grande dame de la scène algérienne, Rakia et la costumière de la troupe artistique du FLN Safia Kouaci ont reçu des médailles et des cadeaux. Les hommes, à l'instar de Djaafar Beck, Mustapha Sahnoun et El Hadi Rdjeb ont été tout naturellement associés à cet hommage en recevant également des distinctions.