Même sceptiques et divisés, les Palestiniens acceptent des pourparlers indirects pour la paix avec les Israéliens. «Pendant 4 mois» préviennent-ils espérant voir émerger au moins les grands traits des frontières de l'Etat de la Palestine avec Israël à l'issue de cette tentative, la dernière, pour parvenir à la solution de deux Etats. «Ce processus de paix ne peut pas continuer pour toujours», explique Saeb Erekat, estimant comme tous les Palestiniens qu'il est «temps de prendre les décisions». L'Etat hébreu qui aurait vu dans les contacts préliminaires à l'ouverture de négociations indirectes le «soutien des Etats-Unis aux «positions» des Palestiniens, cherche à casser la détermination de Barack Obama à relancer le processus de paix. Il a donné, hier, quelques heures avant une visite du vice-président Joe Biden, - il s'entretiendra aujourd'hui avec Benjamin Netanyahu et demain avec Mahmoud Abbas- son feu vert à la construction de 112 logements à Beit lehem, en Cisjordanie occupée, malgré le moratoire de 10 mois sur la colonisation décidé fin novembre 2009 et les appels de l'Autorité palestinienne et la communauté internationale à Israël pour «un gel des activités de colonisation» ! Cet acte couplé avec les violations des lieux de culte à Al-Qods, l'inscription des mosquées d'Ibrahim à Al-Khalil et de Bilal Ben Rabah sur la liste de son patrimoine, les crimes perpétrés quotidiennement contre les Palestiniens, tant en Cisjordanie qu'à Ghaza, mettent à nu les intentions d'Israël : faire avorter tout effort de paix dans la région. Mahmoud Abbas qui part à ces entretiens malgré les «réserves» de deux factions de l'OLP, le Parti populaire et le Front populaire de libération de la Palestine et le «non» du Hamas, songe à interdire à 20 à 30.000 Palestiniens de travailler dans les colonies israéliennes de la Cisjordanie occupée. L'Europe veut reprendre la main sur le Proche-Orient. Elle compte présenter des initiatives pour débloquer ce «moribond» processus de paix à l'issue de la visite de Catherine Ashton, sa diplomate en chef, le 17 mars prochain, à la réunion du Quartette qui se tiendra deux jours plus tard à Moscou. Pour se «faire une idée» sur les problèmes à résoudre, elle pourrait même se rendre à Ghaza où Hamas, au pouvoir, s'oppose déjà à la tenue en juillet prochain des «communales» annoncées par le gouvernement.