Les travaux de la 9e session de la commission mixte algéro-turque de coopération économique, scientifique et technique ouverts, hier, par M. Chakib Khelil, ministre algérien de l'Energie et M. Cedvet Yilmaz, ministre d'Etat turc chargé de la Planification, se poursuivront aujourd'hui à la Résidence El Mitthaq. Ils devront se clôturer par la signature de plusieurs accords de coopération. Un des dossiers à l'étude, le renouvellement du contrat de fourniture de GNL algérien à la Turquie. M. Chakib Khelil a exprimé la volonté de l'Algérie de poursuivre l'exportation de gaz vers la Turquie au-delà de 2014, date d'expiration du contrat en cours entre Sonatrach et la société turque Botas. Aux termes de ce contrat conclu en 1995, l'Algérie exporte vers la Turquie 4 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an pendant 20 ans, soit pour un montant de 1,6 milliard de dollars. Sa conclusion permet de rééquilibrer les échanges entre les deux pays et confirme aussi le maintien du gaz algérien de ses parts de marchés dans cette région qui sera traversée par plusieurs gazoducs venant de Russie, autre concurrent de l'Algérie en Europe. La commission instaurée par l'accord algéro-turc de coopération économique, scientifique et technique de 1989, permet de faire une évaluation de cette coopération et d'examiner les voies et moyens de son renforcement dans tous les domaines. Le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et la Turquie au cours de l'année 2009 a atteint plus de 3,8 milliards de dollars, plaçant la Turquie au 6e rang des clients de l'Algérie (2,066 milliards de dollars) et au 7e rang de ses fournisseurs avec 1,7 milliard de dollars, selon les chiffres des Douanes algériennes. Le niveau des échanges serait beaucoup plus important si l'on inclut les échanges informels qui caractérisent cette destination avec un pic de 500 visas quotidiens délivrés par l'ambassade turque à Alger. Selon cette même ambassade, 150 compagnies turques activent en Algérie et les investissements turcs directs sont de l'ordre d'environ 300 millions de dollars répartis, particulièrement, entre le BTPH et l'agroalimentaire. Les entreprises turques ont demandé, par ailleurs, à ce que les deux pays concluent un accord de libre-échange à l'instar de celui qui lie la Turquie à la Tunisie d'une part et au Maroc d'autre part. Cet accord serait à même de placer les produits turcs sur le marché algérien à un même niveau de taxations douanières. Selon l'ambassadeur turc à Alger, le taux qui frappe les produits turcs importés est de «15% alors que pour les autres provenance il n'est que de 5%». Les opérateurs algériens reprochent aussi aux officiels turcs les lenteurs dans l'octroi des visas alors que pour des pays comme l'Egypte, le Maroc ou encore la Tunisie il a été abrogé. La possibilité d'un traitement similaire pour les hommes d'affaires algériens n'est pas à écarter. De toutes les façons, les Turcs sont conscients des potentialités du marché algérien et lors de ses sorties aux diverses foires et salons organisés en Algérie, l'ambassadeur de Turquie a invité ses compatriotes à investir davantage en Algérie. Les Turcs qui ne manquent pas de rendez-vous en matière de salons et foires, ont organisé récemment encore une foire flottante au port d'Alger en présence d'une centaine d'exposants. L'organisation de cette foire flottante turque en Algérie est la troisième depuis son lancement en 2007. La création d'une Chambre de commerce et d'industrie algéro-turque pour faciliter la tâche aux investisseurs des deux pays ainsi qu'une banque algéro-turque qui «facilitera le commerce entre les deux pays» sont parmi les projets à l'étude.