Photo : Mahdi I. La société Agenor qui fait dans la transformation des métaux précieux s'engage à «traiter jusqu'à une tonne, à partir de cette année», soit presque la totalité de la production de l'entreprise Enor actuellement estimée à 1,1 tonne, tirée de ses deux gisements de Tirek (à l'arrêt actuellement) et d'Amessmassa à Tamanrasset. Agenor qui a déjà un bon business plan et de nouveaux investissements en cours dans son unité de transformation de Baraki, «peut atteindre jusqu'à 2 à 3 tonnes» selon son PDG M. Madjid Cherifi. Elle compte prendre en charge aussi bien la production locale de Enor que celle des autres opérateurs étrangers qui activent dans le Sud. Elle peut même envisager, pour rentabiliser ses capacités, importer de «certains pays africains». La remise sur pied, avec de bons investissements s'avère nécessaire aujourd'hui avec le début d'une production nationale. Un quart de la production de Enor a été acheté par Agenor, en 2009, soit 250 kg. «On n'a pas encore les capacités d'acheter toute la quantité produite» reconnaît le PDG de Agenor mais il compte sur l'aide de sa banque car «l'or coûte cher» pour les finances de l'entreprise, dit-il. Agenor avait même proposé à sa tutelle «une augmentation de capital» pour mieux se donner de grands moyens financiers. Il faut noter qu'Agenor qui est classée parmi les 40 entreprises ayant un potentiel d'exportation a pu mettre sur le marché international 4% de ce qu'elle a acheté à Enor. Le cours de l'or a atteint un cours appréciable sur le marché, localement il est à 4000 DA pour l'or importé, ce qui est un bon créneau. Cette évolution a également permis à Agenor de faire passer son chiffre d'affaires de 250 millions de DA à 700 millions en 2009. En 2010-2011, «nous sommes sûrs de pouvoir atteindre 3 milliards de chiffre d'affaires», nous a déclaré le PDG. L'activité a pris de l'essor en 2009 et des investissements ont été consentis pour le traitement de l'or à l'unité de Baraki qui ne fonctionnait pas à «pleines capacités», précise-t-il. Agenor est spécialisée dans la transformation de l'or, de l'argent, du platine, du palladium. En 2007, elle ne faisait que de l'argent. L'entreprise reste intéressée par un possible partenariat pour « arriver à produire à 75% de ses capacités» et aussi «accroître son savoir-faire et maîtriser certains alliages», dira M. Cherifi qui ajoute que l'entreprise a pu commencer à tester de nouveaux produits tels le chlorure d'or utilisé dans le domaine médical, le chlorure de palladium pour le traitement de surface, l'argent pour les plaques solaires … En tout cas, l'or produit à Baraki est dit «lingot professionnel» en raison de ses caractéristiques qui atteignent les 99,5% de pureté. L'objectif d'Agenor est d'aller loin, atteindre cette qu'on appelle, dans leur jargon, «le 4x9», un or plus fin encore. Il faut noter qu'Agenor a lancé en 2008 un comptoir pour la récupération de l'or cassé auprès des particuliers, au prix du marché. Agenor qui regrette la persistance de l'informel, estime que le taux de TVA, 17% dont elle «a demandé la révision» constitue un obstacle pour les transactions avec les professionnels qui se rabattent ainsi sur le marché parallèle «avec tous les risques que cela suppose», conclut le PDG d'Agenor.