« J'ai la ferme conviction qu'avec la bonne foi de tous, nous parviendrons bientôt à trouver une solution à la question du Sahara Occidental qui pèse de son poids sur la région depuis 35 ans » affirme l'envoyé personnel de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross plus que jamais «convaincu» de sa démarche. Comment compte-t–il régler le problème de cette dernière colonie d'Afrique considérée comme un territoire non autonome par les Nations unies depuis 1963? Le diplomate américain qui reconnaît «les négociations qui devraient ouvrir la voie à une solution politique mutuellement acceptée sont dans l'impasse» ne le dit pas. M. Ross qui effectue depuis mercredi sa troisième tournée régionale depuis sa prise de fonctions en janvier 2009, espère après ses escales à Rabat, camps sahraouis, Nouakchott et Alger, faire redémarrer rapidement les négociations directes sur l'avenir de cette dernière colonie africaine. Il invite ses interlocuteurs marocains et sahraouis à «réfléchir sur la voie à suivre pour surmonter leurs désaccords» et «coopérer pleinement avec le Conseil de sécurité pour sortir de l'impasse actuelle». Là aussi, l'envoyé des Nations unies ne dit pas comment il compte s'y prendre avec ces deux parties qui s'étaient séparés en février après une réunion informelle de deux jours près de New York, sans parvenir à surmonter leurs différends comme lors des quatre premières sessions formelles, tenues à Manhasset près de New York depuis juin 2007. Jusqu'à nouvel ordre, les Sahraouis réclament un référendum d'autodétermination, sous l'égide de l'ONU, qui leur laisserait le choix entre trois options: rattachement au Maroc, indépendance ou autonomie sous souveraineté marocaine. Réconforté par un soutien de quelques sénateurs américains, le Maroc refuse maintenant d'entendre parler de toute solution hormis la sienne : une autonomie sous sa souveraineté. Une position diamétralement opposée à la résolution 1871 du Conseil de sécurité qui demande au deux parties de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général des Nations unies, « sans conditions préalables et de bonne foi » pour parvenir à une « solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Prise sous tous les angles, la position marocaine coupe l'herbe sous les pieds de la «conviction» de M. Ross et du nom même de la MINURSO, la Mission des Nations unies désignée en 1991 pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. M. Christopher Ross qui a affirmé dimanche dans les camps des réfugiés sahraouis qu'il est revenu dans la région pour rechercher «un règlement pacifique consensuel devant garantir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination conformément aux résolutions du Conseil de sécurité» ira-t-il jusqu'à suggérer en avril au Conseil de sécurité des sanctions contre le Maroc comme l'invite à le faire M. Mohamed Abdelaziz, le président sahraoui ? Le discours diplomatique de Christopher Ross qui ménage la victime et le bourreau, pourrait ne pas tenir longtemps. Tout comme son silence sur les violations des droits de l'homme commises quotidiennement par l'occupant marocain depuis son appel à l'extension du mandat de la Minurso aux… droits de l'Homme, le 28 janvier. Réputé pour son franc-parler, il pourrait en avril expliquer l'échec des pourparlers entre les Marocains et les Sahraouis après la cinglante fin de non-recevoir opposé par le Maroc au référendum préconisé par le Conseil de sécurité. Selon le Roi Mohamed VI, le référendum est «définitivement écarté».