Photo : Makine F. Le bras de fer persiste entre le ministère de la Santé et l'intersyndicale des praticiens et praticiens spécialistes de la santé publique. Ces derniers continuent à observer la grève malgré la décision prise par la tutelle, à partir d'hier, de mettre en œuvre des mesures prévues par la réglementation du travail. Retenue sur salaire pour l'ensemble des journées de grève, envoi de mises en demeure individuelles à l'ensemble des praticiens en abandon de poste et mesures de révocation à l'issue de ces procédures à l'encontre de tout praticien qui n'aura pas rejoint son poste de travail. Telles sont les décisions prises lundi par le ministère de la Santé à l'encontre des praticiens en grève depuis trois mois. Compte tenu de cette évolution, les deux syndicats ont décidé d'appeler à des assemblées générales locales pour décider de l'attitude à adopter par rapport à cette nouvelle donne et ce, en prévision de la réunion extraordinaire de leurs conseils nationaux prévus demain pour le SNPSP et le 26 mars pour le SNPSSP. « La base a décidé de la grève et on revient à elle pour évaluer ce qui a été fait, le conseil national devra prendre jeudi une décision quant au mouvement, qui continue jusqu'à cette réunion », a déclaré, hier, le Dr Lyes Merabet, président du SNPSP, lors d'une conférence de presse, tenue conjointement à Alger avec le président du SNPSSP, le Dr Mohamed Yousfi. Pour les deux syndicalistes, la décision prise par le ministère de la Santé « est synonyme de l'incapacité des pouvoirs publics à prendre en charge nos revendications socioprofessionnelles pourtant reconnues légitimes par la loi ». Pour sa part, la tutelle a indiqué dans son communiqué que malgré les avancées enregistrées dans le traitement des revendications socioprofessionnelles et la tenue de nombreuses séances de travail et de conciliation avec les bureaux nationaux des partenaires sociaux concernés, elle enregistre avec «regret» la poursuite du mouvement de grève initié par l'intersyndicale des praticiens de la santé publique. Bien que la justice ait ordonné l'arrêt de la grève et la reprise du travail, ajoute la même source, le ministère avait « privilégié » la voie du dialogue et de la concertation pour que le traitement des doléances des partenaires sociaux se fasse dans « un climat de sérénité et sans prendre en otage la santé du citoyen ». Sur ce point précis, les syndicats ont affirmé que les décisions de justice ne leur ont leur jamais été notifiées à ce jour.