Photo : M. Hacène Par Nabila Belbachir Comme prévu, la réunion de conciliation entre les praticiens grévistes de la santé et le premier responsable du secteur a eu lieu mercredi dernier au siège de la tutelle à Alger. Les deux parties se sont réunies durant près de dix heures pour une troisième tentative de conciliation mais, pour le moment, cette réunion n'a toujours rien donné. «Une réunion qui a commencé à 15 h et a pris fin tard dans la soirée, à 23h30mn, pour ne rien nous apporter», a déploré le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Et d'ajouter : «En dépit de négociations de longue haleine engagées avec la tutelle, aucune avancée concrète n'a été malheureusement enregistrée quant à la prise en charge des revendications, notamment le statut particulier. Et, de leur côté, ils ne nous ont rien proposé de concret.» Pour le syndicaliste, la tutelle qui affiche sa «disponibilité» «ne fait que sombrer dans un dialogue de façade et d'alibi». Le Dr Merabet a affirmé, par ailleurs, «l'attachement de la corporation au dialogue avec le ministère de la Santé en vue de parvenir à une plate-forme de convergence sur les revendications soumises, dont la révision du statut particulier, le régime indemnitaire et le logement de fonction». Dans ce contexte, le ministre de tutelle, M. Saïd Barkat, a réitéré, ce jeudi, son appel aux syndicats auxquels sont affiliés les grévistes, en l'occurrence le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), à mettre un terme à leur grève, soulignant que le dialogue demeure le seul moyen de trouver des solutions aux problèmes posés. «Nous n'avons jamais refusé de dialoguer avec le SNPSP et le SNPSSP et nous sommes toujours disposés à discuter autour d'une table dans le cadre d'un dialogue constructif pour que toutes les parties soient satisfaites», a déclaré M. Barkat à la presse lors de la signature d'une nouvelle convention collective des travailleurs de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Et de noter : «Les praticiens de la santé publique arrivent à leur troisième mois de grève pour nombre de revendications, dont plusieurs ont été satisfaites». Menaçant, le premier responsable du secteur a prévenu que si les grévistes «campent sur leurs positions et refusent de dialoguer, la décision de la justice, qui a déclaré cette grève illégale, sera appliquée», en précisant que ce n'est pas en «prenant les malades en otages que l'on règlera les problèmes». A titre de rappel, les deux syndicats autonomes de la santé sont en grève ouverte et illimitée depuis plus de trois mois, tout en assurant le service minimum et la prise en charge de certaines pathologies chroniques, tels les cancers. Il faut dire que le combat mené par les blouses blanches a été dur et sans relâche. En sus de cette action de protestation, les praticiens, déterminés, ont observé six rassemblements, trois au niveau de l'hôpital central Mustapha Pacha, un au ministère de la Santé, un autre devant le Palais du gouvernement et le dernier devant le siège de la présidence de la République. Finalement, ce n'est qu'auprès du premier magistrat du pays que les patriciens grévistes ont eu une lueur d'espoir. Ils ont été reçus par un conseiller à la présidence chargé des affaires des citoyens, pour la prise en charge de leur plate-forme de revendications socioprofessionnelles. Il est à rappeler que c'est aujourd'hui que sera organisée une conférence de presse de l'intersyndicale, une réunion au cours de laquelle seront donnés plus de détails sur les actions à venir.