Les syndicats du secteur de la santé ont fini par s'organiser en intersyndicale afin de faire aboutir leur dossier au niveau de la tutelle. Après les décisions du gouvernement concernant les mouvements de grève et l'arrêt de la grève des praticiens spécialistes de santé publique sur ordonnance du juge, les différents syndicats de la santé ont décidé de mener bataille dans un cadre syndical plus élargi. Des réunions entre professionnels, maîtres assistants, professeurs et docents, praticiens de santé publique et praticiens spécialistes de santé publique ont eu lieu, et l'idée d'aller vers une intersyndicale a été évoquée à chaque fois. Le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) ont, à l'issue d'une réunion, procédé à la création de l'intersyndicale des praticiens de la santé publique et de donner un prolongement à leur action commune « afin de défendre la santé publique et les intérêts moraux et socioprofessionnels de la corporation », indique un communiqué signé par les premiers responsables des deux syndicats, Drs Bensebaïni et Yousfi, parvenu à notre rédaction. Les deux parties ont également décidé de créer une commission mixte qui sera chargée de préparer une charte qui sera ratifiée lors de la réunion des deux bureaux qui se réuniront en session extraordinaire. Cette commission a aussi pour mission de défendre les dossiers engageant l'avenir de la santé publique, notamment les statuts des praticiens, la réforme hospitalière et la loi sanitaire. L'intersyndicale des praticiens de santé publique dénonce, à travers ce communiqué, les dernières mesures prises lors du Conseil de gouvernement du 20 octobre dernier qui « sont une véritable remise en cause du droit syndical, particulièrement le droit de grève ». Elle dénonce aussi la dernière instruction du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière concernant la défalcation des journées de grève « visant uniquement » le SNPSP et le SNPSSP, allusion faite aux travailleurs du secteur affiliés à l'UGTA qui ont débrayé près d'une quinzaine de jours. « Les deux parties tiennent à témoin l'opinion publique sur cette façon de faire qui a pour objectif de créer un climat conflictuel au sein des différents corps des travailleurs de la santé », remarque l'intersyndicale qui n'a pas omis de condamner le recours à la justice pour mettre fin à la grève du SNPSSP déclenchée dans « le respect de la réglementation coïncidant paradoxalement avec le communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière prétendant que le taux de suivi n'a pas dépassé les 20 % et reconnaissant que celle-ci n'a pas entraîné de dysfonctionnement des établissements hospitaliers ».