Même si les syndicats reculent devant ce nouveau bras de fer avec la tutelle, ils ne capitulent pas. Car, toujours attachés à leurs revendications, ils ont l'intention de continuer le combat en menant plusieurs actions. L'Intersyndicale de la santé publique a décidé de geler son mouvement de protestation. L'annonce a été faite, hier, par les présidents des deux syndicats de la santé publique en grève depuis quatre mois, lors d'un point de presse tenu à Alger. “Après les réunions des bureaux nationaux des deux syndicats et un vote, la majorité des praticiens a décidé le gel de la protestation”, a expliqué le Dr Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Le Dr Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a renchéri : “Nous avons travaillé selon une logique. Après le dernier PV avec la tutelle et face aux pressions que nous subissons et les dernières sanctions du gouvernement qui veut aller à la casse, nous avons décidé de geler la protestation avec une possibilité de revenir à la grève, si la tutelle continue à ignorer nos revendications.” Même si les syndicats reculent devant ce nouveau bras de fer avec la tutelle, ils ne capitulent pas. Car toujours attachés à leurs revendications, ils ont l'intention de continuer le combat en menant plusieurs actions. La première consiste en la tenue, dès le samedi 3 avril, d'un rassemblement au niveau de l'hôpital Mustapha. Les deux syndicats ont également convenu de boycotter la tutelle et de conditionner le retour au dialogue par le respect de leur plate-forme de revendications comme base de toute discussion. Les praticiens grévistes sont déterminés à dénoncer “les pressions et menaces” auxquelles ils font face en portant plainte auprès de différentes organisations internationales dont la Ligue des droits de l'Homme. L'Intersyndicale affirme aussi qu'elle va se concerter avec d'autres syndicats pour des actions communes. Plus que tout cela, les praticiens porteront dès demain des brassards noirs sur le bras. Le feuilleton de la protestation ouverte des médecins, entamée au mois de novembre dernier, prend donc fin dès aujourd'hui. Le mouvement a connu de multiples rebondissements entre protagonistes. Le ministère de la Santé a décidé lundi passé de “mettre en œuvre des mesures” contre les médecins du secteur public en grève depuis quatre mois, dont une éventuelle révocation. Cette grève a été déclarée illégale par la justice, selon le ministre de la Santé, Saïd Barkat. Devant la gestion “scandaleuse” de la crise par la tutelle, les syndicalistes remettent sur le tapis la question des libertés syndicales. “Les pouvoirs publics font la sourde oreille depuis le début du mouvement et quand ils se manifestent, ils nous menacent de radiation. Cette attitude remet en cause le pluralisme syndical et le droit de grève”, clament des syndicalistes. “Avec de tels comportements, les décideurs mettent à mort la santé publique et l'éducation”, ajoutent encore les deux présidents des syndicats. L'Intersyndicale des praticiens de la santé publique réclame notamment la révision d'un statut particulier promulgué fin 2009, l'ouverture de discussions sur le régime indemnitaire et l'octroi d'un quota de logements de fonction. Les adhérents du SNPSP et du SNPSSP étaient en grève depuis fin novembre, pour l'un, et début janvier, pour l'autre, mais assuraient les urgences, le suivi des malades chroniques et les gardes dans les hôpitaux publics, au titre du service minimum. Le SNPSSP et le SNPSP forment l'Intersyndicale des médecins, dentistes et pharmaciens généralistes et spécialistes travaillant dans le secteur public, dont le nombre avoisine 30 000 membres, selon les deux syndicats.