Que devient Omar Berkani ? J'occupe depuis 2001 le poste de manager de la section volley-ball du Groupement sportif des pétroliers. Pouvez-vous nous rappeler votre itinéraire sportif ? Mes premiers débuts de volleyeur, je les ai faits durant la saison 69/70, à l'âge de 13 ans avec les minimes du club de Hydra-Repal (Sonatrach). C'est grâce à mon frère aîné Mouhoub qui a débuté lui aussi sa carrière sportive en volleyball et le regretté Noureddine Madiou alors responsable de l'école de volley-ball, que j'ai pris goût à la discipline sportive en question. Sous la férule des entraîneurs Koubi, Khemissa et le regretté Boufedji, je ferais toutes mes classes à Hydra jusqu'à la disparition du club en 1975. Une disparition vite comblée par le passage de l'équipe à la JSS El Biar où là aussi je joue avec l'équipe fanion grâce au surclassement autorisé. Durant deux années (75-77), alors que je ne suis que junior, j'évolue en équipe fanion aux côtés des Boumendjel, Amrane, Brouri, le regretté Riad Bousedji…. Après ces deux saisons, c'est de nouveau toute l'équipe de la JSSEB qui intègre le NAHD dont je porterai les couleurs jusqu'en 1986. Quand avez-vous rejoint le MCA ? Juste après avoir quitté le NAHD. Au Mouloudia, je passe deux saisons, de 86 à 88. Avant de raccrocher en tant que joueur ? Pas tout à fait puisque je prolonge ma carrière d'une autre saison au sein de l'ESCM (ex-DNC). A quelle occasion avez-vous officiellement pris votre retraite ? Mon dernier match, je l'ai joué durant la saison 89/90. Un match gagné par 3-1 devant le NAHD qui nous a permis de remporter le titre national. Quand avez-vous entamé votre reconversion en tant qu'entraîneur ? Juste après avoir mis un terme à ma carrière de joueur. Aux côtés du jeune Julio, ancien international cubain, venu à Alger dans le cadre d'un protocole d'accord avec la DNC, j'ai eu à diriger l'équipe de l'ECSM. Etiez-vous titulaire du diplôme d'entraîneur ? Pas du tout. Mon travail était seulement basé sur mon expérience de joueur ayant été encadré par des entraîneur algériens et étrangers de renom. Aussi, la présence du Cubain Julio m'a permis de maîtriser davantage mon sujet. Conscient de la nécessité d'une formation poussée, j'ai décroché le diplôme d'entraîneur de 1er degré international, sous la direction du formateur suisse Dagez. J'ai par la suite décroché le diplôme de 2e degré international. Quand avez-vous pris en main l'équipe du MCA ? Après trois années (91-94) passées à la tête de l'ECSM, je suis contacté par les responsables du Mouloudia. Belkacem Bouchouika et Mohamed Djouad, connaissant la dimension des deux hommes et les moyens qui s'offraient, je n'ai pas réfléchi un instant pour donner mon accord. Ainsi, je deviens l'entraîneur du MCA de 1994 jusqu'en 2000. Peut-on avoir un aperçu sur votre carrière de joueur international ? En 74 et à seulement 18 ans, je décroche mon galon d'international espoir, sous la houlette de l'entraîneur chinois Kia. La saison d'après, je deviens international A. Je prends part aux JM d'Alger de 75 aux côtés de prestigieux coéquipiers tels le regretté Abbes Benazouz, Chebahi Kamel, Benyelles, Kassama, Allouache, Hassaine, Belhadj… Vous n'étiez pourtant pas un idéal de morphotype ? Effectivement puisque eu égard à ma taille (1,80 m), j'ai été reconverti en passeur. Un poste qui m'a permis de compenser le handicap en question. Combien de capes avez-vous comptabilisé avec l'EN ? Je n'ai pas compté le nombre de sélections. Je vous rappellerai seulement que j'ai régulièrement porté les couleurs nationales de 74 à 86. J'ai pris part à toutes les campagnes : JM, JA, championnats d'Afrique, universiades, Spartakiades 79, véritable répétition des JO de Moscou 80… Par quoi est enjolivé votre palmarès ? En tant que joueur, je compte 4 ou 5 coupes d'Algérie et 5 ou 6 titres de champion avec le NAHD. Comme international, j'ai été vice-champion d'Afrique et vice-champion arabe. En tant qu'entraîneur, j'ai gagné avec l'ECSM la coupe d'Algérie 92/93. Avec le MCA, j'ai remporté le doublé durant la saison 94/95 et la coupe d'Algérie une saison après. Comme manager du MCA et du GSP, je totalise pas moins de 6 titres nationaux. Titres décrochés sous la férule des entraineurs Krimo Bernaoui mais aussi par Bencherif et Nehaï que j'ai eu comme joueurs à l'ECSM. Le meilleur souvenir de votre carrière ? Incontestablement, ma première sélection en EN «A» à l'âge de 19 ans. Je venais de réaliser un rêve en côtoyant les sommités de l'époque qui avaient pour noms Benazouz, Belhadj, Benyelles, Chebahi, Allouache, Hassaïne… Votre plus mauvais souvenir ? Le jour où à seulement 30 ans, j'ai décidé de mettre fin à ma carrière. Quel est l'entraîneur qui vous a laissé la meilleure impression ? Je citerai entre autres Koubi, Khemissa, Messous, Touhami et le regretté Madioui qui m'ont encadré chez les jeunes. En seniors, j'ai fortement apprécié le savoir-faire du Russe Victor Filiptcheko et du Cubain Angel Iglesias. Votre dirigeant préféré ? Mustapha Feminia a été à mes yeux un dirigeant exemplaire. Il était un véritable militant du sport et ne touchait pas le moindre centime. L'arbitre ? Mohamed Saidoune qui était mon premier président à Hydra, actuellement malade et à qui je souhaite un prompt rétablissement, restera la référence numéro une. Larbi, Sellami, Mekhnache, Hamdoud, Boumriche et Belkahla ont eux aussi forcé mon respect grâce à leurs compétences et leur sens aigu de la communciation. Votre modèle de joueur ? Khaled Khemissa et Kamel Chebahi, qui ont marqué de leur empreinte le volley-ball national des années 60 et 70, ont été mes deux joueurs préférés. A l'étranger, j'ai été en admiration devant l'énorme talent des Russes Savinet Zaitsen. Que vous a apporté le volley ball ? Sur le plan matériel, pas grand'chose. Ma richesse je l'ai gagnée en voyageant énormément, en connaissant des hommes de tous bords. Le volley-ball m'a permis de m'épanouir et d'avoir des sensations que je ne pouvais avoir ailleurs. Et si c'était à refaire? Je vais vous étonner en vous disant que je choisirais le football qui reste toujours une grande passion chez moi. Je dois préciser tout de même que je ne suis pas emballé par le football national même si j'ai suivi avec une grande attention les dernières prestations de l'équipe nationale. Vous auriez pu faire une grande carrière de football ... Effectivement, car j'avais des prédispositions fort nometteuses. Hélas, je ne pouvais résister à l'intransigeance de mon regretté père qui s'opposa fermement à mon souhait d'embrasser une carrière de footballeur. Il ne voyait par contre pas le volley-ball du mauvais œil, car il jugeait qu'il me permettra de suivre mes études qu'il voulait que je réussisse à tout prix. Vos principale qualité sur le terrain et en dehors ? J'étais un joueur à tempérament de feu. Un vrai battant quoi. Dans mon quotidien, je reste quelqu'un de sociable et calme. Vos défauts majeurs ? Sur le terrain, j'étais sans cesse en ébullition, je gesticulais et parlais sans cesse. La naïveté restera mon grand défaut dans ma vie de tous les jours, je crois trop à la sincérité des autres. Un quelconque passe-temps favori ? Je suis un fan de la musique, du rock et du chaâbi d'El Hadj El Anka et de Amar Ezzahi. Pour conclure ? Je lance un appel aux pouvoirs publics de ne pas faire dans la ségrégation. Le football certes doit bénéficier de moyens colossaux, mais les autres discipline sportives méritent elles aussi une meilleure prise en charge qui soit.