La ville d'Abdelmalek Bouguermouh est présente à Alger. En effet, le théâtre national algérien Mahieddine Bachetarzi (TNA) abrite du 1e avril au 6 avril 2010, cinq productions théâtrales qui entrent dans le cadre de l'initiative Carte blanche. Notons que cette initiative donne quartier libre aux théâtres régionaux en vue de présenter leurs productions de l'année et autres activités culturelles. En fait, ce sont des semaines des théâtres régionaux au TNA. Cette démarche vise à faire connaître au public algérois ce qui se passe ailleurs en matière de théâtre. Omar Fetmouche, directeur du théâtre régional de Bejaïa se réjouit de cette initiative et remercie les responsables du TNA à leur tête M'hamed Benguettaf. Pour lui, cette manifestation lui permet ainsi qu'à tout le staff du théâtre de Bejaïa de présenter les dernières productions du TRB (théâtre régional de Bejaïa), d'acquérir de nouvelles expériences, de se frotter aux savoirs des autres pour mieux communiquer. Au programme, le public algérois s'est délecté dans la soirée de jeudi denier avec la représentation de la pièce « Urgagh Mmutagh » de l'auteur Mohand U Yahia. Les enfants ont eu déjà hier, la part belle avec le spectacle « La vraie force ». Ce soir, le metteur en scène Djamel Abdelli rend hommage à Mouloud Mammeri à travers sa pièce « Le foehn ». Les adeptes des faits insolites seront servis pour cette soirée de lundi avec une pièce de théâtre « Wouhouche.com », qui relate les péripéties rocambolesques, mi-comiques mi-dramatiques de Meriem, une jeune demoiselle à la recherche d'un époux. Or voilà, qu'elle se retrouve entraînée, malgré elle, à vivre recluse dans les locaux d'une clinique médicale qui fait le troc d'organes humains. Le dernier jour de cette semaine théâtrale, le TRB clôture avec la représentation de la pièce « Les vigiles », adaptée du roman de Tahar Djaout. Le metteur en scène Omar Fetmouche y met sa propre touche en tissant une chronique bavarde, dont la substance, comme dans le texte original, se veut un coup de « gueule » contre l'ignorance, la bêtise et la grossièreté humaine. Rappelons que cette production a décroché le 1e prix, celui de la meilleure présentation théâtrale dans la précédente édition du festival national du théâtre professionnel. En parallèle, une exposition et une projection vidéo sont programmées afin de mettre en relief le parcours des différentes productions théâtrales du TRB. Interrogé en marge de cette rencontre au sujet du théâtre amazigh, Omar Fetmouche nous explique : « le théâtre amazigh n'est pas apparu sous une forme traditionnelle. Il a existé depuis les années 50 à travers le théâtre radiophonique ». Concernant la première édition du festival national du théâtre d'expression amazighe qui s'est tenue l'an dernier à Batna, « cette démarche constitue un acquis pour la culture populaire en Algérie ». Et de poursuivre : « il est nécessaire d'organiser pareille manifestation en Algérie car, la conservation de la mémoire collective reste la seule arme pour affronter la mondialisation qui déferle sur les peuples de la planète. Notre culture est riche et a puisé dans diverses civilisations mais son substrat demeure la culture amazighe que la région a connu depuis toujours ». Le metteur en scène Omar Fetmouche, qui s'est fait connaître d'abord au sein du mouvement théâtral amateur, est aujourd'hui directeur du Théâtre régional de Bejaia. Il a à son actif plusieurs spectacles qui ont fait date dans l'histoire du théâtre national. Le Théâtre régional de Bejaia se distingue par la liberté et la diversité de ses produits à l'instar de « Leonardo di Bonacio» et « Uzu n'thayri ». Le TRB compte participer à la 5e édition du festival national du théâtre professionnel avec une pièce intitulée « Ardjal ya ahlalaf » de l'auteur Malek Bouguermouh. Cette œuvre parle de la corruption. En projets, M. Fetmouche annonce qu'un spectacle pour enfants sera bientôt prêt. Il s'agit de la pièce «La princesse de la jungle» de l'auteur Samir Meftah et mise en scène par Tassaâdite Ramila.