Vendredi dernier était le 23e anniversaire du décès de Mahieddine Bachetarzi (1897-1986). Fruit d'une collaboration qui s'annonce fructueuse entre l'EPIC Arts et Culture d'Alger et le CRASC d'Oran (Centre de recherche en anthropologie sociale), la rencontre « Mahieddine Bachetarzi, itinéraires et discours »* promet d'être riche. En effet, ces dernières années, quelques chercheurs algériens ont avancé dans leurs travaux et produit de nouvelles analyses du fait théâtral en Algérie et de ses figures de proue. On notera que Mahieddine Bachetarzi, avec Allalou, a été un des rares hommes du 4e art à publier ses Mémoires (Ed. Enal, Alger, 3 tomes, 1984-1986) qui mériteraient d'ailleurs une réédition. De son côté, la presse a donné la parole à plusieurs acteurs et témoins de cette période qui furent proches du dramaturge et ont apporté des éclairages précieux (voir ci-dessus). La préparation de cette journée d'étude a été coordonnée par Ahmed Cheniki, ancien journaliste culturel et universitaire spécialiste du théâtre. Qualifiant Bachetarzi de personnage « incontournable » du théâtre algérien, la rencontre se propose de retracer « l'évolution et les ambigüités de l'art scénique » à travers son itinéraire. D'innombrables questions se posent sur cet « infatigable touche-à-tout » qui fut à la fois chanteur, auteur, acteur et metteur en scène. Mais les initiateurs de la journée d'étude souhaitent mettre l'accent sur sa « vocation d'organisateur qui a mis en œuvre de nouveaux systèmes de production et de diffusion » de l'art théâtral. Car si, à l'issue de sa carrière, le chanteur a laissé près de 400 enregistrements et le dramaturge de nombreuses pièces, sa contribution de manager culturel mérite aussi d'être connue et étudiée avec tous les enseignements que l'on peut en tirer pour la pratique actuelle du théâtre, en tenant compte des particularités des contextes, bien sûr très différents. Mahieddine Bachetarzi fut un semeur de théâtre en réussissant, avec des moyens de fortune, à organiser des tournées à travers toute l'Algérie et à susciter la naissance de noyaux théâtraux dans le pays. Bref, de la réflexion sur les planches. *Auditorium du complexe culturel Laadi Flici. Théâtre de Verdure, Alger. 18 février 2009.