Le dernier rapport de M. Ban Ki-moon sur le Sahara Occidental suscite des questionnements sur son « impartialité ». «Après deux décennies d'échec dans sa mission d'organiser un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui comme convenu dans le plan de règlement de 1991, nous sommes parvenus à la conclusion que l'ONU est incapable de faire face aux entraves marocaines et d'honorer ses engagements quant à l'organisation d'un référendum libre et régulier », écrit dans sa lettre au secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, le président sahraoui Mohamed Abdelaziz « profondément déçu ». En sus de cette « incapacité », Mohamed Abdelaziz critique vertement ce rapport qui donne une image erronée de la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés, malgré tous les témoignages des Sahraouis et des ONG internationales. Le président sahraoui suggère à Ban Ki-moon de revoir sa copie et d'accorder « un intérêt particulier » au mandat de la Minurso dont la mission principale est « garantir l'organisation d'un référendum libre et régulier et annoncer ses résultats, au volet politique du dernier conflit colonial en Afrique, aux droits de l'homme qui sont violés et aux ressources naturelles que le Maroc pille avec la complicité de certains pays européens. Mohamed Abdelaziz qui soupçonne le SG de l'ONU de « soutenir » le rejet du Maroc de tout référendum actuellement refuse de « contenir » la mission de la Minurso dans le contrôle de l'occupation illégale du Sahara Occidental ». Le représentant du Front Polisario en Espagne, Bouchraya Beyoun, et le coordinateur sahraoui avec la Minurso, M'hamed Kheddad, préviennent. Selon le premier, l'imposition du plan d'autonomie au Sahara Occidental que propose le Maroc aboutirait à l'instabilité dans la région et au retour aux armes pour défendre la cause sahraouie. «L'intransigeance» marocaine et le manque de réaction de l'ONU et de pays comme l'Espagne et la France ont emporté le peuple sahraoui « sur le bord du précipice », dit-il précisant, primo, que le Polisario « n'est pas près de perdre plus de temps dans des réunions sans résultat » ni à faire « davantage de concessions » deusio, si Christopher Ross échoue, « il n'y aura pas d'autre médiateur ». « Face à l'arrogance du Maroc et la soumission de l'ONU aux pressions de la France, le Polisario ne restera pas les bras croisés », avertit le second. Ban Ki-moon continuera-t-il à regarder ailleurs ou prendra-t-il le soin d'écouter les cris de cœur des Sahraouis et les derniers appels des ONG comme Amnesty International, Human Rights Watch et le Robert F. Kennedy Center for Justice & Human Rights sont reconnues pour leur travail sur les questions des droits humains ?