Le dernier rapport de Ban Ki-moon a consacré, une fois de plus, le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, y voyant l'unique solution au conflit. Une nouvelle phase cruciale pour la question sahraouie. Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni, à huits clos, vendredi soir, et devra statuer en fin de semaine, sur le sort à donner au conflit qui oppose le Front Polisario au Maroc. C'est une véritable veillée d'armes. Quoi qu'il en soit, le dernier rapport du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a consacré, une fois de plus, le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, y voyant l'unique solution au conflit Joint, hier, par téléphone, l'ambassadeur de la République sahraouie à Alger, Mohamed Yeslem Beisset, n'a pas écarté un éventuel soutien du Conseil de sécurité à la proposition de Ban Ki-moon. C'est-à-dire appeler Rabat et le Polisario à «engager des négociations sans conditions préalables, afin de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permette d'assurer l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». En tout cas, la réunion du Conseil de sécurité de vendredi soir est la première destinée à «l'étude du dernier document de Ban Ki-moon», explique encore l'ambassadeur sahraoui à Alger. Cet examen permettra au président du Conseil d'élaborer une nouvelle résolution sur le Sahara occidental. Cette énième disposition sera également élaborée sur la base des rencontres avec les deux parties en conflit. A l'ordre du jour de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, figurent deux questions importantes. Il s'agit, primo, de statuer sur la prorogation de six mois de mandat de la mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) dont le mandat vient à échéance le 30 avril. Et, secundo, d'examiner les deux plans de paix proposés par le Maroc et le Front Polisario. A l'issue des dernières consultations, l'ambassadeur britannique, Emyr Jones Parry, qui préside le Conseil en avril, a fait savoir que le Conseil de sécurité approuverait la demande de Ban Ki-moon de proroger le mandat de la Minurso. «Ce renouvellement facilitera un processus de négociations directes entre les parties pour qu'elles puissent mener à une autodétermination». Cette déclaration est importante à plus d'un titre dans la mesure où le Conseil de sécurité réaffirme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Un nouveau désaveu pour le Maroc. Cela veut dire que son «plan d'autonomie pour le Sahara», proposé à l'examen du Conseil de sécurité, est tombé à l'eau. Cette proposition a été rejetée par le Front Polisario qui réaffirme, dans son plan, le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le Polisario a proposé, rappelons-le, un autre plan qui offre «des garanties sur le statut des résidants marocains, l'exploitation en commun des ressources et des gages de sécurité au Maroc». L'ambassadeur de l'Afrique du Sud, Dumisani Kumalo, membre du Conseil de sécurité, a déclaré, de son côté, que son pays s'opposerait à toute tentative par des membres du Conseil de donner préséance au plan de Maroc sur celui du Polisario. Allusion faite, sans l'ombre d'un doute, à la France, alliée indéfectible du Maroc et membre permanent du Conseil de sécurité. «Les deux plans doivent être traités équitablement et utilisés par les parties pour trouver une solution», a estimé l'ambassadeur de l'Afrique du Sud. Pour sa part, Khadad M'hamed, ambassadeur du Polisario auprès de l'ONU, a laissé entendre qu'«il est temps de donner la parole au peuple sahraoui en lui permettant de choisir entre l'indépendance, l'intégration et l'autonomie». Une chose est sûre, le problème du Sahara Occidental relève plus que jamais d'une question de décolonisation pure et simple. Seule l'organisation d'un processus d'autodétermination dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et sous la conduite des Nations unies peut garantir au peuple du Sahara Occidental le libre choix pour son avenir.