Lieu de mémoire autant que d'histoire, la Casbah d'Alger suscite perpétuellement un intérêt particulier. A l'occasion de la célébration du mois du patrimoine (18 avril au 18 mai 2010), l'office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGEBC) organise deux expositions au Palais Mustapha Pacha qui s'articulent autour des travaux de restauration de la Casbah d'Alger et un diagnostique archéologique de la fouille de la Place des Martyrs. Rencontré dernièrement au Palais Dar Aziza à Alger, M. Benmeddour Mohamed, responsable de la communication à l'OGEBC amorce « Nous organisons multiples activités d'ordre culturel à l'occasion de la célébration du mois du patrimoine à l'exemple de deux expositions et une série de colloques, conférences et expositions qui traiteront du sujet du patrimoine ». Il fera ensuite un rappel historique sur la Casbah « Cette citadelle millénaire, qui a symbolisé des siècles durant l'identité de notre peuple et de notre nation, dans ce qu'elle a de plus noble, demeure notre fierté. Elle a été tout à la fois un sanctuaire pour la promotion et la diffusion de la connaissance universelle et un chantre de la résistance. Elle a été dans un passé récent l'un des plus importants foyers de notre indépendance et un conservatoire indispensable à la protection et à la transmission d'une culture originale ». Pour sa part, Abdelwahab Zekar, Directeur Général de l'OGEBC se dit confiant quant à l'évolution des travaux de réhabilitation de la Casbah, « Les pouvoirs publics entreprennent des actions énergiques d'urgence pour sauver de ce qui reste de ce site historique. Le plan de sauvegarde compte trois phases. La première phase gravite autour des travaux d'urgence. La deuxième phase concerne l'avant-projet du plan permanent de sauvegarde qui touche tous les aspects sociaux, économiques, transports, populations, état du bâti, collecte des déchets ménagers et des réseaux tous-terrains. La dernière phase concerne le projet final le règlement, c'est-à-dire des mesures sont administrées par les services de l'agence nationale des secteurs sauvegardés. Cette agence disposera des démembrements un peu partout dans le pays. Ils régenteront tous les secteurs sauvegardés protégés. Notons que depuis 2003, il existe un texte qui stipule que les secteurs sauvegardés à l'adresse de toutes les médinas seront classés en secteurs sauvegardés et profiteront de leur propre règlement, ceci veut dire qu'ils ne se seront pas soumis au règlement d'urbanisme. M Zekar est longuement revenu sur la réaction de certains habitants qui refusent catégoriquement de quitter les lieux afin d'engager des actions décisives pour protéger et réhabiliter le site. A ce sujet, il explique. «Désormais, les citoyens désireux de transformer leurs habitations sont finalement obligés à se soumettre à des règles bien spécifiques concernant le patrimoine protégé ». En plus de cette riche et vaste programmation, le D-G de l'OGEBC rappelle « Suite aux fouilles archéologiques effectuées en juillet et août 2009, nous avons localisé d'anciens objets qui témoignent de plusieurs civilisations. A cet effet, nous avons décidé d'édifier simultanément que la station de métro, un musée de la ville dans lequel seront regroupés tous ces joyaux. Ce projet sera réceptionné d'ici trois ans ». Il ajoutera que cette opération vise à faire découvrir aux gens les nombreuses pièces archéologiques enfouies depuis des siècles. C'est aussi un moyen de mettre davantage en valeur le riche héritage légué à l'Algérie par de nombreuses civilisations qui ont bâti, pierre par pierre, des merveilles architecturales qui font aujourd'hui notre patrimoine».